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Créer un monde meilleur par la communication

L’hypervigilance est un état d’alerte constant, et c’est l’un des grands symptômes du trouble de stress post-traumatique (TSPT).

J’ai été confrontée à l’hypervigilance il y a 23 ans, mais je n’avais aucune idée de ce que c’était. Environ six mois après avoir été libéré des forces armées après une affectation en Bosnie, mon conjoint était constamment en état d’alerte. Il vérifiait et revérifiait si les portes et fenêtres étaient verrouillées, il devait savoir où j’étais en tout temps, il me demandait si les enfants étaient en sécurité, et j’en passe. Pendant plusieurs années, c’était notre réalité et c’est devenu très normal pour nous.

Ce dont je ne me rendais pas compte, c’est que cette hypervigilance déteignait sur moi. Moi aussi, j’étais constamment à l’affût de déclencheurs éventuels qui pourraient créer le chaos dans notre maison. Les enfants étaient-ils trop bruyants? Cet événement familial serait-il trop bondé et difficile à gérer? Le nettoyant que j’utilisais contenait-il un agent blanchissant? Mon conjoint avait plusieurs déclencheurs olfactifs, notamment l’eau de Javel.

Cet état d’alerte a duré de nombreuses années pour moi. Je l’appelle maintenant mon mode de survie. Et ce mode m’a, en effet, permis de survivre. Ce que je n’avais pas compris, c’est à quel point c’était épuisant pour mon esprit et mon corps. Ce n’est que des années plus tard et après avoir consulté plusieurs thérapeutes, que j’ai compris que je ne pouvais pas tout contrôler et que je ne pouvais pas guérir mon conjoint ni créer l’environnement idéal pour lui. J’étais fatiguée.

Tout n’a pas changé du jour au lendemain, j’ai dû prendre conscience de chaque occasion où j’essayais de contrôler l’environnement pour mon conjoint. Ce qui nous a le plus aidés, c’est la communication entre nous. Nous avons trouvé des solutions sur lesquelles nous étions tous les deux d’accord et qui nous aideraient tous à franchir l’étape d’abandon du contrôle.

Certaines des solutions ont évolué de façon naturelle, comme celle qui a permis à nos fils d’avoir des amis à la maison en informant mon conjoint de qui entrait dans la maison ou en sortait. La solution était la suivante : chaque fois qu’un ami entrait par la porte de côté, il passait à la cuisine pour s’annoncer, puis descendait pour aller voir nos garçons et il passait dire au revoir avant de partir. Ce n’est pas quelque chose que nous avons planifié ou demandé à nos garçons de faire; c’est eux qui ont pensé à cette solution pour que leur père sache qui entrait et sortait par la porte de côté, ce qui lui évitait d’être hypervigilant et de se lever chaque fois pour voir qui c’était. Et cette méthode est restée, parce qu’elle est efficace.

L’autre solution est d’avoir un plan B. Pour chaque sortie que nous faisons, nous avons toujours un plan de rechange. S’il s’agit d’une activité familiale et que nous pouvons prendre deux voitures, nous le faisons. De cette façon, s’il doit partir avant les autres, il peut le faire. Ce que nous avons observé, c’est que le simple fait d’avoir un plan de rechange réduit son stress et son hypervigilance et lui permet de participer à l’activité jusqu’à la fin.

Il y a encore des moments où je me rends compte que je suis en état d’alerte élevée; les vieilles habitudes ont la vie dure. Toutefois, la communication et la prise de conscience m’ont donné un certain sentiment d’acceptation du fait que l’hypervigilance de mon conjoint n’est pas quelque chose que je peux contrôler. Mon corps et mon esprit me remercient. Je suis moins tendue, je dors mieux et j’ai un semblant de vie.

Pour ceux d’entre vous qui s’efforcent de tout contrôler autour de vous afin de protéger la paix de votre conjoint, n’hésitez pas à demander de l’aide. Cela profitera à tout le monde. Faites preuve de bienveillance envers vous-même, vous n’avez pas causé cela, et vous ne pouvez pas le contrôler ni le guérir. Ce que vous pouvez faire, c’est soutenir votre conjoint et veiller à votre santé en demandant de l’aide. Il y a une communauté pour vous aider.

Polly Maher
Responsable de l’expertise vécue pour les familles
Institut Atlas

Pour plus d’informations sur les impacts du TSPT sur les familles :
Les Familles et les amis · Institut Atlas pour les vétérans et leur famille (atlasveterans.ca)

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