Aller au contenu
Nous ne sommes pas un fournisseur de services. Pour obtenir du soutien, consultez notre répertoire. Si vous êtes en détresse, appelez ou envoyez un texte au 9-8-8.

Dans cet épisode de L’Esprit au-delà de la mission, Brian et Laryssa sont rejoints par Tabitha Beynen, une ancienne infirmière des forces aériennes et mère célibataire qui doit faire face à la complexité de l’équilibre entre le bien-être personnel et le rôle de parent tout en vivant avec une blessure de stress post-traumatique (BSPT).

Ils discutent :

– Gérer son bien-être personnel tout en s’occupant d’un enfant
– Trouver un équilibre en tant que parent isolé
– Mécanismes d’adaptation sains pour les jours difficiles
– L’engourdissement émotionnel et les conséquences qu’il peut avoir sur les relations
– Priorité aux soins personnels et à la recherche de soutien
– L’importance d’une communication ouverte avec les enfants et les jeunes sur la santé mentale

Tabitha Beynen, caporale-chef (retraitée), est responsable de l’expertise vécue des vétérans à l’Institut Atlas pour les vétérans et les familles.

Ressources

Qu’est-ce que le stress post-traumatique ? – Institut Atlas

Pour les familles : Vous soutenir lorsque votre proche est aux prises avec une blessure de stress post-traumatique – Institut Atlas

MindKit, un centre d’éducation à la santé mentale pour les jeunes membres de la famille d’un vétéran souffrant d’un syndrome de stress post-traumatique (PTSI) – Atlas Institute

Livres de contes pour les enfants de militaires – Canadian Forces Morale and Welfare Services

Un guide pour travailler avec des enfants de militaires – Canadian Forces Morale and Welfare Services

Warrior Kids, un programme fondé sur des données probantes qui renforce la résilience des enfants et des jeunes touchés par une blessure de stress opérationnel subie par un parent – Wounded Warriors Canada

Institut des familles les plus fortes

 

Écouter sur

Spotify logo

Apple podcasts logo

Youtube logo

Partager sur les réseaux sociaux

L’ESPRIT AU-DELÀ DE LA MISSION ÉPISODE 19 : ÊTRE PARENT AVEC UNE BLESSURE DE STRESS POST-TRAUMATIQUE AVEC TABITHA BEYNEN

Brian

Bienvenue à notre balado. Nous sommes « L’esprit au-delà de la mission ». Ce balado est consacré aux vétérans et à leurs familles, et plus particulièrement à leur santé mentale, notre vécu et notre état psychologique. Nous ne vous parlons pas en tant que médecins ou professionnels, nous vous parlons de notre vécu et de nos difficultés. Je suis Brian McKenna, 19 ans dans les Forces canadiennes. Je suis accompagné de ma collègue Laryssa Lamrock.

Laryssa

Je suis membre de la famille d’un vétéran. Je suis fière d’être une enfant de militaire. Mon mari a servi dans l’armée et je suis fière d’être une mère de militaire. Nous sommes très heureux que ce balado nous permette d’approfondir les questions qui sont importantes pour la communauté des vétérans et de leurs familles.

Brian

Rejoignez-nous pour discuter de la santé mentale du point de vue des vétérans et de leurs familles.

Brian

Bienvenue dans le balado « L’esprit au-delà de la mission ». Aujourd’hui, nous accueillons Tabitha Beynen. Tabitha est venue nous rejoindre en tant que responsable des vétéranes au sein de notre équipe chargée de l’expérience vécue. Elle est avec nous depuis quelques mois, mais elle est également active dans le monde des vétérans. Elle a été infirmière dans les forces aériennes.

Laryssa

C’est la nouvelle.

Brian

La nouvelle. En plus du fait qu’elle soit ici, nous parlerons d’un sujet sur lequel nous aurons tous les trois notre mot à dire, parce qu’à un moment ou à un autre, nous avons tous été des parents célibataires. Aujourd’hui, nous parlerons des parents célibataires atteints d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Bienvenue, Tabitha, à ce balado.

Tabitha

Merci de m’accueillir. Je suis impatiente de commencer.

Brian

Tu te joins à nous depuis London, en Ontario. Comment se passe ta journée? Les enfants sont à l’école, tu es à la maison, comment ça se passe?

Tabitha

Je l’ai emmené à l’école et j’ai commencé ma journée de travail. En fait, j’ai commencé ma journée de travail environ une heure plus tôt. Ensuite, je l’ai emmené à l’école et je suis retourné au travail afin de maintenir l’équilibre entre la routine du matin et les heures de travail. J’ai la chance d’avoir un co-parent, il ira donc chercher mon fils à l’école aujourd’hui, et mon fils passera la nuit chez son père. Les lundis soir, c’est les moments où je m’occupe du jardinage, du ménage ou ce genre de choses pour essayer de rattraper le temps perdu parce que nous venons de passer un week-end ensemble. Je dois profiter du temps qu’il passe avec son père pour rattraper les choses que je n’ai pas pu faire pendant qu’il était avec moi.

Brian

En quelque sorte, c’est tout simplement la société et la société militaire. Elle ne ressemble pas à ce qu’elle était il y a cent ans. Il existe toutes sortes de configurations familiales différentes. Nous sommes tous des individus, nous tous ici présents, nous sommes des vétérans, nous avons un membre de la famille de vétéran à la table. Ce sont là certaines de nos réalités, mais nous sommes également des patients. Quelle est, selon toi, la grande différence entre la façon dont tu gères le fait d’être un patient et la façon dont une famille dont les deux parents sont à la maison pourrait gérer cette situation?

Tabitha

En ce qui me concerne, je dois toujours prendre en considération ce qui risque de se passer lorsque je serais seule à m’occuper de mon enfant, qu’il s’agisse du type de traitement que je suis, du type de médicaments que je pourrais prendre. En fait, tout doit être pris en compte en fonction de ce qui pourrait se passer quand je serais avec mon fils. Je ne peux pas prendre des médicaments qui me font dormir vue qu’il n’y aura personne d’autre que moi. Une absence prolongée représente un très gros défi, car j’ai toujours mon rôle de parent à jouer. J’ai la chance d’être co-parent, mais en même temps, c’est très difficile pour un parent célibataire de partir pour une période prolongée.

Il faut tenir compte du fait que l’on se débrouille seul, et comment les choses se présente pour nous. C’est différent pour chacun, mais pour moi, c’est de m’assurer que mon fils soit la priorité lorsqu’il est avec moi. J’ai l’impression que mon traitement peut avoir une incidence sur son éducation. Je m’efforce vraiment de faire en sorte que ce que je vis n’ait pas d’incidence sur lui et sur sa vie.

Laryssa

Ton rôle de parent est toujours la priorité, et tout le reste vient s’y greffer. Tabitha, si cela ne te dérange pas, pourrais-tu nous parler un peu de ton trouble de stress post-traumatique, de la façon dont tu le vis et de certains de tes symptômes, parce que nous avons déjà eu des conversations avec toi. Tu es en quelque sorte une militante de la sensibilisation aux défis que représente le fait d’être un parent célibataire atteinte d’un trouble de stress post-traumatique. Comme tu le dis, la façon dont ces symptômes se manifestent peut avoir des répercussions sur la façon dont tu exerces ton rôle de parent ou sur la façon dont tu abordes le traitement. Pourrais-tu nous parler un peu de la façon dont ton trouble de stress post-traumatique se manifeste?

Tabitha

Oui. Le plus grand symptôme de mon TSPT, est à la fois une bénédiction et une malédiction. Je dirais qu’il s’agit de l’engourdissement. Lorsque je suis en difficulté, je m’engourdis complètement. Cela me permet de remplir ces rôles. Les choses que je peux éviter, je les évite et ceux que je ne peux pas éviter, je me ferme émotionnellement afin de pouvoir les faire. Le plus dur, c’est que lorsque mon trouble de stress post-traumatique et ma dépression se manifestent, sortir de la maison devient un véritable défi.

Je ne peux ne pas sortir de chez moi parce que mon enfant a telle, telle ou telle activité que je dois l’emmener ou y participer. Je dois le nourrir, donc je dois aller à l’épicerie. Je fais beaucoup de ces choses parce que je dois le faire. Les services de protection de l’enfance et de la famille ne seraient probablement pas très heureux si je ne le nourrissais pas, alors je dois avoir de la nourriture à la maison pour lui. Souvent, lorsque mes symptômes sont élevés, j’ai vraiment du mal avec cet aspect des choses. C’est là que l’engourdissement entre en jeu et puis évidemment, la déconnexion émotionnelle qui est un gros problème.

Brian

Quand tu entends, par exemple, un médecin te dire : « L’amélioration de votre état de santé doit être votre priorité absolue », est-ce que c’est vrai?

Tabitha

Non.

Brian

Non, bien sûr que non, n’est-ce pas?

Tabitha

Mon fils est ma priorité. [rires]

Brian

C’est faux, et c’est faux pour moi, et pour tous ceux que je connais. En fait, quand j’entends ça, je commence déjà à me désolidariser un peu du médecin, surtout si c’est un parent, parce que ce n’est pas possible que ce soit comme ça qu’ils gèrent leur famille. C’est l’une des choses que j’ai eu du mal à entendre quand il y avait deux parents dans notre famille, quand tout allait bien. Puis, quand il n’y a plus que moi, je me dis : « Tu es sérieux? Sommes-nous en train d’avoir une vraie conversation? Je suis la priorité? Ce n’est pas comme ça que fonctionnent les enfants de six ans. »

J’ai toujours trouvé ça très hypocrite. Je vais te poser une petite question. Tu dois participer à un programme X, c’est dans 10 jours, et c’est à Edmonton. Que dois-tu faire pour pouvoir y participer?

Tabitha

Essentiellement, je dois organiser tout mon temps avec mon fils pour que quelqu’un d’autre puisse prendre le relais. Comme je l’ai dit, j’ai un co-parent, et heureusement, il peut intervenir maintenant, mais cela n’a pas toujours été le cas, et mon fils est plus âgé.

C’est un peu comme jongler avec le fait de se dire : « J’ai de la chance de vivre dans votre famille », mais en fin de compte, la quantité de travail qu’il faut pour partir, bien souvent quand tu reviens, si tu as pu faire le nécessaire pour te déplacer, ce que la plupart des parents célibataires que je connais ne parviennent pas à faire parce qu’il faut trouver quelqu’un pour garder l’enfant, la maison, et toutes ces choses. Quand tu finis par partir, tu es tellement épuisé par tout le travail administratif que tu as dû faire pour y arriver que tu ne profites pas nécessairement de toute l’étendue du programme.

Pendant que tu es entrain de participer au programme, tu passes tout ton temps à te demander comment les choses seront à ton retour parce que ton enfant a passé tout ce temps loin de toi et qu’il ne sait pas comment se comporter, ou parce qu’il s’est passé quelque chose d’important pendant que tu n’étais pas là. Il y a tellement de facteurs qui font que voyager en tant que parent célibataire semble presque impossible.

Laryssa

Je me demande comment tu arrives à concilier tout cela parce que tu ne peux pas mettre ton bien-être de côté. As-tu trouvé un juste milieu, Tabitha? Tu travailles sur ton rétablissement. Je te connais depuis longtemps, et tu es une mère phénoménalement dévouée, et j’adore ça. J’aimerais que les gens puissent voir ton visage parce que chaque fois que tu parles de ton fils, tout ton visage s’illumine.

Brian

Nous y arriverons. Nous allons y parvenir. Nous allons la mettre sur la sellette.

Laryssa

Comment fais-tu pour trouver un équilibre entre ton bien-être et le reste? Je comprends que l’on dise que l’on ne peut pas faire de soi une priorité, mais il faut quand même s’accorder une certaine attention à son bien-être.

Tabitha

Je pense que j’ai encore beaucoup de mal à trouver cet équilibre, pour être honnête. C’est quelque chose sur lequel je travaille constamment parce que la réalité est que je dois parfois me donner la priorité, et donc des choses comme aller en thérapie pendant la journée alors qu’il est à l’école, j’essaie de faire passer ma thérapie en priorité pour être au moins capable de faire face aux tâches quotidiennes, de sorte que si quelque chose d’important arrive dans ma vie, j’ai toujours cette ressource sous la main.

Je dois aussi m’efforcer d’utiliser les outils que j’ai appris au cours de ces dernières années, à savoir la respiration, la méditation et l’enracinement. Parfois, cela signifie aller se promener à l’heure du déjeuner, ou ce genre de choses pour essayer d’apporter au moins un petit semblant de « Ok, ça, c’est du soin personnel », et essayer de trouver le temps de faire ce soin personnel lorsqu’il n’est pas avec moi.

Brian

Une chose qui m’est venue à l’esprit pendant qu’elle parlait c’est qu’il y a aussi un message pour les superviseurs et les employeurs. Soyons honnêtes, il est difficile d’obtenir des programmes au Canada. Ce n’est pas comme s’il y en avait une tonne. Lorsqu’une personne comme Tabitha travaille pour vous, avec vous, et qu’elle vous dit : « Je dois participer à tel ou tel programme », savez-vous combien de démarches cette personne a dû effectuer? Combien de balles il lui a fallu jongler en même temps pour que cette personne se présente et dise : « J’ai besoin de ce congé » ? J’aimerais que plus de gens voient les choses de cette manière. Lorsque vous avez une personne qui organise sa vie, une personne consciencieuse qui travaille pour vous, et qu’elle dit : « J’ai besoin de ce congé, et j’ai pris toutes les dispositions nécessaires. Mon ex est d’accord, mes parents sont là, l’école est au courant ». Ça fait beaucoup d’éléments à prendre en compte. Il faut en tenir compte. Dans ton cas, tu as de la chance, car ton supérieur immédiat est fantastique, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Quoi? C’est vrai, il est fantastique.

Plus sérieusement, c’est un gros problème, et je pense que les gens doivent se rendre compte de la nature des choses lorsqu’un parent célibataire qui a des problèmes de santé mentale vient vous voir et vous dit : « Les gars, j’ai besoin de X. »

Laryssa

Pendant que tu parlais, je me suis posé la question, sans vouloir trop insister sur le sujet, si quelqu’un a besoin d’un congé pour une opération chirurgicale, est-ce que ça serait aussi facile ou plus facile d’obtenir du soutien que si quelqu’un a besoin d’un congé pour répondre à des besoins de santé mentale? Je voulais juste poser la question, sans vouloir trop insister, mais oui, c’est un excellent point, et je pense que nous devons être en mesure de soutenir les gens de cette manière.

Brian

Vous avez parlé tout à l’heure des médicaments, et c’est une chose intéressante. Non seulement il faut être vigilant, mais quand on est le seul parent avec les enfant– Je sais qu’on m’a prescrit des médicaments qui non seulement me faisaient dormir incroyablement profondément, mais qui m’interdisaient également de conduire, et on m’a même dit : « Ne conduisez pas tel, tel ou tel engin ». Rien de tout cela n’est compatible avec le fait d’être parent. Est-ce que c’est quelque chose que tu as vécu? As-tu déjà dû dire non à un médicament parce qu’il ne convenait pas avec ta situation?

Tabitha

C’est une conversation que j’ai déjà eue. J’ai eu la chance, lorsque j’ai commencé à prendre des médicaments, que la psychiatre avec laquelle je travaillais me soutenait beaucoup, car elle venait d’avoir un enfant, donc elle pouvait au moins comprendre un peu, et elle était vraiment prête à travailler avec moi et à faire des concessions en me disant : « Vous pouvez essayer quand il n’est pas là », ou « Vous pouvez essayer quand vous disposez de tel espace ».

Beaucoup de ces médicaments ne fonctionnent pas si vous ne les prenez pas régulièrement, et vous devez les prendre tous les soirs. Je sais que mon fils dort comme un mort, donc même si c’était une option, si la maison brûlait, aucun de nous deux ne se réveillerait parce que rien ne le réveille, et il n’a que neuf ans, donc je ne peux pas m’attendre à ce qu’il me réveille.

Brian

Ça empire avec le temps. Les garçons adolescents sont réputés pour ça.

Tabitha

Il s’agit simplement de trouver ce qui fonctionne le mieux et ce qui correspond à mes limites.

Laryssa

Tu as parlé un peu de l’engourdissement, de l’engourdissement émotionnel. Tu as dit : « C’est une bénédiction et une malédiction ». Quel impact cela a-t-il sur toi en tant que parent?

Tabitha

C’est parfois triste, je pense que c’est la meilleure façon de le dire, parce que lorsqu’on est engourdi, on se déconnecte émotionnellement. On ne ressent pas les émotions que l’on ressent normalement quand on n’est pas dans cet état. Célébrer les grandes victoires par exemple devient difficile. Les choses qui devraient nous rendre très heureux, on a du mal à se sentir présent et impliqué, ce qui fait qu’on se sent déconnecté de notre rôle de parent, et c’est vraiment difficile parce qu’on veut être connecté à nos enfants. J’adore être connecté à mon fils, et c’est vraiment difficile quand je sens que je vais dans cette direction, de lutter contre l’envie de m’accrocher à ce qui est confortable et ce que je connais.

Brian

C’est justement sur ça que je voulais intervenir. Cet engourdissement dont tu parles, parce que c’est vous deux, c’est l’entité à laquelle vous avez affaire dans votre famille. Est-ce que l’engourdissement se produit, ou est-ce que tu te mets dans cet état?

Tabitha

Je pense qu’à ce stade, c’est un comportement acquis. Bien avant d’être diagnostiquée, c’est ce que je faisais pour tenir le coup. Je peux revenir en arrière et vous dire le moment exact où l’engourdissement est devenu ma technique de survie, ou comme j’aime à le dire, quand je suis devenue un robot, parce qu’il y a eu beaucoup de ces années bien avant même la naissance de mon fils. J’ai passé probablement 10 ans dans ce que j’appellerais un état d’engourdissement. Au début, c’était très, très utile, mais au fil des ans, je n’ai pas pu m’en défaire parce que c’était ce qui rendait les choses plus faciles.

Je n’avais pas encore été diagnostiquée, ce qui a également changé les choses. C’est un comportement bien acquis aujourd’hui, et il était si efficace à l’époque. Ma carrière militaire a favorisé ce comportement, et maintenant il semble que je retourne dans cet état chaque fois que les choses deviennent difficiles.

Laryssa

Je voudrais explorer cela un peu avec toi parce que tu dis que tu es devenue un robot, et je m’imagine un robot fonctionner. C’est ce que fait un robot, un robot fonctionne. Tu en as parlé comme étant une stratégie d’adaptation. Ce que je t’ai entendu dire, c’est qu’en tant que parent, il faut parfois juste faire les choses. Tu dois juste faire les gestes nécessaires, suivre les mouvements, et ainsi de suite.

Toi et moi avons déjà eu des conversations sur le fait que tu as l’air de fonctionner si bien, tu sembles être différente de beaucoup de personnes atteints du trouble de stress post-traumatique. Y a-t-il eu des gens dans ta vie qui ont été surpris quand tu leur as révélé que tu avais un problème de santé mentale parce que tu as été un robot pendant si longtemps?

Tabitha

Je dirais probablement tout le monde. Personne ne l’a vu venir. Pour être honnête, je ne l’ai même pas vu venir. Je pensais que je souffrais d’une dépression, ce qui serait logique avec la transition et toutes les autres expériences de la vie. Je n’ai rien vu venir. Je n’y ai pas cru pendant très longtemps. Pour être honnête, il m’a fallu beaucoup de temps pour accepter mon diagnostic parce qu’il ne semblait pas correspondre à ce que je pensais. Oui, tout le monde dans ma vie a été surpris par ce diagnostic.

Brian

N’oublie pas qu’il s’agit là d’une compétence militaire. Ça ne lui est pas arrivé par hasard. Nous le lui avons enseigné. Vous vous approchez d’un blessé et si vous vous concentrez sur sa toux, vous ne verrez pas l’infection. Si vous regardez l’enfant qui boite, vous ne verrez pas le gars derrière lui qui l’a fait boiter. C’est ce que nous enseignons, et il s’agit d’éviter la vision en tunnel et d’essayer de voir la situation dans son ensemble telle qu’elle se déroule autour de nous, mais cela a des répercussions. Vous rentrez chez vous et, souvent, les gens nous regardent comme si nous minimisions ce qui se passe devant nous. « Non, j’en suis conscient, mais j’essaie de voir ce qu’il y a derrière. »

Toutes ces choses reviennent. Quand je parle de monoparentalité, je parle aussi de ce que vivent mes enfants quand ils sont avec ce cerveau dans un appartement, dans une maison, et qu’il n’y a que nous. Parce que lorsqu’il y a deux parents et que l’un d’entre eux a une mauvaise journée, eh bien, les enfants savent quoi faire, ils vont demander à l’autre. « Je peux aller jouer avec le voisin? » « Non. » Alors ils vont demander à leur mère, mais c’est une version plus adulte, puis qu’il a neuf ans.

Au fur et à mesure qu’il grandit, il commence à apprendre davantage, à faire plus d’expériences. C’est l’une des choses que j’ai vécues en tant que parent : j’ai commencé à me sentir vraiment mal parce que les jours où je savais que je réagissais, je savais que mes enfants n’avaient pas d’autre choix parce que papa les gardait pour les sept jours à venir. J’ai commencé à me sentir coupable d’exprimer mes symptômes en leur présence, si je peux m’exprimer ainsi.

Laryssa

Effectivement. Comme tu l’as dit au début, nous avons tous les trois vécu une expérience de ce genre.

Brian

Oui, nous sommes tous bizarres.

Laryssa

Cela va sans dire, mais nous avons tous été confrontés à la monoparentalité. Tu parlais de la culpabilité que tu ressentais, « et si mes symptômes s’aggravent quand mes enfants sont là? » Je me souviens qu’en tant que parent célibataire avec une garde partagée et en coparentalité, je suppose que c’est un peu la même chose que toi, Tabitha. Quand j’envoyais mes enfants chez leur père, et que je n’étais pas là pour voir si et quand il avait des symptômes ou un déclenchement, je n’étais pas là pour intervenir, pour prendre le relais, et donc l’autre côté de cette expérience aussi, c’est oui, je me demandais comment les choses se passaient.

Brian

C’est intéressant aussi parce que j’admets volontiers à tout le monde que lorsque mes – je parle des années qui sont vraiment difficiles en tant que parent, ces premières années d’adolescence, j’étais vraiment excité à l’idée de retrouver mes enfants. Je le dis à tout le monde, mais je n’ai pas dit à beaucoup de gens que j’étais en fait impatiente qu’ils partent parce que j’avais besoin d’une pause, parce qu’avec le trouble de stress post-traumatique et le fait d’être la bouée de sauvetage de deux personnes, je ne sais pas comment j’y suis parvenue. J’ai réussi parce que nous sommes tous en vie, mais je ne sais pas comment nous avons traversé ces périodes.

Aujourd’hui, ils sont plus âgés, ils sont autonomes, ils peuvent préparer un repas et éteindre la cuisinière, mais c’était une période délicate. Je me souviens de nombreuses fois où je me disais : « Bon, je peux respirer pendant quelques jours », et je me sentais mieux pour eux, ils vont pouvoir aller dans une maison où il n’y a pas ce genre de choses. C’est très facile de dire : « Je suis contente qu’ils reviennent », mais je n’étais pas très fière de dire : « J’avais besoin d’une pause ».

Laryssa

Tabitha, parviens-tu parfois à te dégager un peu d’espace? Je crois que ton fils est avec toi la plupart du temps. Je t’ai entendu dire que tu as un co-parent dans le tableau. Je souriais un peu quand vous disiez : « Les lundis soir, j’ai une pause, donc je peux faire le jardinage et rattraper le linge », et je me suis dit :

Brian

Belle pause.

Laryssa

— belle pause. Exactement. T’arrive-t-il de te réserver intentionnellement cet espace pour te ressourcer et te concentrer sur toi-même?

Tabitha

Je pense que j’ai encore du mal à le faire. Ça ne vient pas naturellement. Je vais être honnête, je reporte les choses quand mon fils est avec moi, parce que je veux être à 100 % avec lui, faire en sorte que l’expérience soit amusante, parce qu’il va chez son père presque 50 % du temps maintenant. J’ai la chance qu’il soit presque 50 % du temps avec son autre parent, en ce sens que cela me donne beaucoup plus d’espace et de liberté, mais lorsqu’il est avec moi, je m’occupe tellement de lui que ma maison n’est pas nécessairement aussi propre qu’elle devrait l’être. Je remets à plus tard les courses, je ne fais que quelques achats ici et là, je ne fais pas le jardinage, ce genre de choses, je les laisse jusqu’à ce qu’il soit parti.

J’ai encore du mal à trouver cet espace où, lorsqu’il est avec moi, je fais aussi des choses pour moi, parce que je sais combien il est important de prendre le temps de s’aménager un espace pour soi. J’ai encore du mal à trouver cet équilibre.

Brian

Si un clinicien sait qu’il est sur le point d’avoir la prochaine Tabitha comme patiente, alors qu’il ne t’as jamais rencontrée, quelles sont les choses qu’il doit prendre en compte et qu’il n’aurait peut-être pas prises en compte s’il s’agissait de quelqu’un d’autre?

Tabitha

La chose la plus importante qu’ils doivent prendre en compte, et c’est en fait la première chose que j’ai dite à mon thérapeute quand je l’ai rencontré pour la première fois, c’est de ne pas me croire quand je raconte des conneries, parce que je vais vous dire que tout va bien, et je vais vous dire que c’est merveilleux, mais tout ne va probablement pas bien, et tout n’est probablement pas merveilleux. C’est comme ça que l’engourdissement se manifeste, c’est comme ça que je surmonte cette étape. Il faut vraiment chercher les indices et remettre en question le langage qu’ils utilisent. Donnez-leur également l’espace nécessaire pour qu’ils apprennent à vous faire confiance, car la confiance est un élément difficile à obtenir, en particulier au sein de la communauté des vétérans.

Vous devez faire confiance à votre thérapeute afin d’établir une relation positive, mais vous devez aussi tenir compte du fait qu’il y aura des moments où il faudra peut-être simplement faire des soins d’entretien, où vous ne ferez que stabiliser la situation. Vous n’entrez pas dans le vif du sujet parce qu’il y a peut-être beaucoup de choses qui se passent à l’extérieur, il faut aussi en tenir compte parce que lorsque vous titillez l’ours, on ne peut pas toujours le remettre dans sa boîte une fois qu’il a franchi la porte, et parfois vous avez besoin d’un espace où vous pouvez le remettre dans sa boîte et aller faire ce que vous avez à faire en tant que parent célibataire.

Les parents à temps plein, en particulier, ont besoin d’un espace où ils peuvent gérer les affaires courantes, mais ils doivent pouvoir le ranger quelque part pour rentrer chez eux et faire le plus gros du travail, parce qu’il leur incombe et qu’ils n’ont pas l’espace nécessaire pour passer une journée de récupération après le traitement. Beaucoup de gens disent : « Oui, je prends le reste de la journée pour moi ou des choses comme ça après le traitement », mais on n’a pas cette possibilité quand on est un parent célibataire.

Brian

Quand tu regardes en arrière, y a-t-il quelque chose que tu peux regarder et te dire, « Pendant que je traversais cette période, j’ai fait du bon travail avec X, et pendant que je traversais cette période, si j’en avais l’occasion, je ferais les choses différemment » ? Je vais te faire une confidence. J’ai appris très récemment que je ne donnais pas de nouvelles à mes enfants. Je leur ai raconté des histoires adaptées à leur âge lorsqu’ils avaient quatre et six ans, puis lorsqu’ils avaient six et huit ans, puis j’ai arrêté.

Quelque chose s’est produit très récemment, et maintenant ils ont 15 et 17 ans, ils ont YouTube dans leurs poches, beaucoup de choses que nous avons faites dans d’autres pays, vous pouvez les rechercher en ligne directement. Je ne leur ai pas dit des choses plus appropriées à leur âge, mais aussi des réalités plus avancées sur ce qui se passait, et ils sont donc allés les chercher eux-mêmes. Je le ferais différemment. Je leur aurais donné un briefing à 10 ou 12 ans, quelque part au milieu.

Tabitha

Je vais parler de ce que j’ai fait de bien. J’en suis assez fière. Quand j’ai recommencé à ressentir des émotions, ce qui a demandé beaucoup de thérapie et plusieurs années, la colère, la frustration, peu importe, ces émotions plus négatives, c’est ce qui a fait surface en premier, et c’était ma plus grande peur. C’est pourquoi l’engourdissement devient une option parce que l’on a peur de ses émotions. Parfois, cela permet de rester en vie, mais cette frustration extrême a été l’une des toutes premières émotions que j’ai ressenties, et j’ai dû m’accorder des temps d’arrêt.

C’est ce que j’ai fait correctement. Lorsque mon fils et moi étions dans les difficultés, que je luttais pour m’en sortir et que je devenais frustrée par la situation. Je m’assurais qu’il était en sécurité, puis je me retirais et me donnais le temps de me calmer, de revenir et de traiter le problème. Je dirais que les temps de pause sont l’élément le plus important qui m’a permis de retrouver l’espace nécessaire pour ressentir des émotions, parce que c’était un moyen sans danger de ressentir de la frustration.

Laryssa

J’apprécie énormément que te dis cela parce que tu n’imposais pas de temps mort à ton fils, tu te l’imposais à toi-même. J’admire cette approche parce qu’elle demande de l’humilité, tu fais de la régulation émotionnelle, tu es responsable de ce que tu vis, mais tu donnes aussi le bon exemple à ton fils. On dirait qu’il tu te soutiens d’une certaine manière, qu’il t’apporte son soutien. Je sais que tu as des conversations très honnêtes avec lui sur ton diagnostic et sur la vie en général.

En plus de la stratégie du temps mort, as-tu d’autres stratégies que tu utilises ou que tu proposerais aux gens d’essayer pour voir si cela fonctionne pour eux?

Tabitha

En ce qui concerne les stratégies, il y a tout simplement la communication. Je communique beaucoup avec mon fils.

Brian

Quelle conversation appropriée à son âge avez-vous lorsque tu dis : « Maman passe une très mauvaise journée en ce moment » ? Comment gères-tu cela?

Tabitha

Il n’a pas forcément besoin de savoir pourquoi je passe une mauvaise journée, il a juste besoin de savoir que je passe une mauvaise journée et que ce n’est pas de sa faute. Le plus important, c’est que je lui laisse toujours l’espace nécessaire et de dire : « Ce n’est pas à cause de toi, et tu n’as rien fait. Je passe une mauvaise journée. »

Parfois, je ne sais pas pourquoi je passe une mauvaise journée et je le lui dis. « Je ne sais pas pourquoi c’est une mauvaise journée, mais c’est une mauvaise journée », ou s’il s’est passé quelque chose qui m’a fait perdre les pédales, je ne vais pas nécessairement lui dire cette chose en particulier, mais je vais lui dire : « Il s’est passé quelque chose hier soir, et cela n’a rien à voir avec toi, et je passe une mauvaise journée. Je dois travailler très dur pour communiquer avec toi, et j’ai besoin que tu travailles dur aujourd’hui pour communiquer avec moi parce que nous pouvons surmonter cette journée ».

Le plus important, c’est que nous devons vraiment communiquer. Maintenant, il me le rappelle. Maintenant, il sait, il me dit : « Maman, on dirait que tu es en colère. Es-tu en colère? » Je lui réponds : « Non, en fait, je ne suis pas fâchée, mais je te remercie de m’avoir fait la remarque. Maintenant je dois faire le point avec moi-même. » Souvent, je ressens quelque chose que je ne réalise même pas, mais que lui voit parce que nous avons tellement communiqué à ce sujet.

Laryssa

J’adore ces conversations. J’aime que tu lui répètes qu’il s’est passé quelque chose et que ce n’est pas de sa faute. J’aime le fait que tu lui dis : « Ce n’est pas à toi de régler le problème, je dois faire une pause, je dois m’assurer que tout va bien, je dois faire ces choses-là. » C’est un vrai don, Tabitha. Brian, tu as demandé ce que vous aimeriez faire différemment. Je pense que c’est quelque chose – j’ai essayé de le faire, mais j’aurais dû faire plus d’efforts pour communiquer à mes enfants que ce qui se passe n’est pas de leur faute. Ce n’est pas à eux d’arranger les choses. C’est leur travail d’être juste des enfants. J’apprécie vraiment que vous fassiez cela, et que vous soyez honnête à un niveau adapté à l’âge de l’enfant.

Dans le passé, j’ai travaillé avec des familles qui voulaient protéger leurs enfants de ce qui se passait. Peut-être un peu comme toi, Brian, tu n’as pas fait de briefing à tes enfants à l’âge de 10 et 12 ans, parce que ce sont des conversations plus difficiles que celles de 4 et 6 ans, et peut-être que tu voulais protéger tes enfants de ce qui se passait, ou de ce qui t’était arrivé, ou de ce que tu avais vécu, mais ce que j’ai observé au fil du temps, c’est que les enfants sont sacrément intelligents, et si tu ne les aides pas à comprendre ce qui se passe, ils vont imaginer des choses. Ils vont trouver un moyen de comprendre ce qui se passe. Ils vont faire des recherches de leur propre chef et peut-être ne pas disposer de tout le contexte.

Je ne vais pas mâcher mes mots. J’ai déjà dit que si vous n’expliquez pas à vos enfants que vous souffrez d’un trouble de stress post-traumatique, d’une dépression ou autre, et que vous ne les aidez pas à le comprendre, ils vont s’apercevoir un jour que vous vous comportez comme un salaud, et ils vont supposer, si vous ne leur dites pas le contraire, que vous êtes juste un salaud, et qu’il n’y a pas autre chose qui se cache derrière votre comportement. J’aime beaucoup ces conversations honnêtes que tu as avec lui, Tabitha.

Brian

Il y a une chose qui est arrivée chez nous et à laquelle je n’avais pas pensé jusqu’à ce que Tabitha parle c’est les gens normaux, et par là, je veux dire les civils, on peut dire par ce qu’ils portent quel genre de chose ils vont faire. Un de mes enfants m’a demandé une fois qu’il ne pouvait pas dire si j’allais à une fête ou à un enterrement. C’est le même uniforme : chaussures de ville, tenue, médailles, que ce soit un enterrement, un mariage, ou une parade de changement de commandement, que papa passe une bonne journée, ou papa passe une mauvaise journée. Aujourd’hui, ils connaissent la différence, mais cette différence ne leur a pas été communiquée à l’âge de 17 ans, comme si c’était hier, ils l’ont comprise d’eux-mêmes. Ils l’ont compris tout seuls, en observant les choses au fil du temps.

C’est peut-être un point sur lequel j’aurais pu utiliser un peu le langage franc de Tabitha. Du genre : « Les enfants, papa va à un enterrement. » J’aurais peut-être dû le faire davantage. Je pense que c’est un aspect de la question. Je sais que pour moi, être parent avec un trouble de stress post-traumatique a été exceptionnellement difficile parce que ça se manifestait par vagues. Il y avait parfois des jours paisibles. Je prenais toujours les 5 ou 10 premières minutes pour moi, mais la maison restait en mauvais état, genre : « Qu’est-ce que tu fais dans ton temps mort? » « Je nettoie les toilettes, je me prépare pour la semaine prochaine, je commence à préparer les repas », mais je peux passer une mauvaise journée en faisant cela, mais je me mets beaucoup de pression, ce qui me fait passer par des moments plus difficiles–

Laryssa

Je vois.

Brian

— lorsqu’ils étaient avec moi. Oui, il y a plein de choses que je ferais différemment.

Laryssa

Tabitha, voici ta question du jour. Tout d’abord, avant ta question, parles-nous un peu de ton fils.

Tabitha

Mon fils a neuf ans et c’est un garçon intelligent. Il adore le hockey. Il est obsédé par le hockey, pour être honnête. Il est si créatif et si intelligent qu’il m’apprend parfois beaucoup de choses. C’est génial de le voir grandir et découvrir le monde d’une manière différente. Il m’apprend aussi les sciences, la technologie, l’ingénierie, les mathématiques et toutes ces choses qui l’intéressent vraiment et que je ne connais pas assez. [rires]

Brian

Si tu lui dis : « Hé, on a deux heures, on peut faire ce que tu veux. On peut faire tout ce que tu veux. » Qu’est-ce qu’il te demanderait? Qu’est-ce que vous feriez?

Tabitha

S’il pouvait faire ce qu’il voulait, il jouerait probablement à des jeux vidéo et regarderait YouTube. [rires] Ensemble, nous jouons beaucoup aux mini-bâtons.

Brian

C’est un homme de 45 ans, c’est ce que tu veux dire?

Tabitha

Oui. C’est un enfant typique, mais oui, nous jouons beaucoup aux mini-bâtons. Nous sommes allés nager le week-end. Nous sortons et nous jouons à la balle. Il adore le sport, alors c’est ce que nous faisons. La plupart du temps, nous jouons à des sports au hasard et nous parlons. C’est là que nous passons du temps de qualité. Souvent, on se lance la balle et on discute de ce qui se passe dans la vie.

Brian

TU as déjà mentionné, lors de nos discussions au travail, que tu aimerais travailler davantage sur la question de la monoparentalité dans le contexte du trouble de stress post-traumatique. Comment envisagerais-tu ce travail? Qu’est-ce que tu aimerais faire pour aider ces personnes?

Tabitha

Nous sommes en train de créer une ressource, une ressource sur le trouble de stress post-traumatique pour les familles. Pour les personnes atteintes du TSPT, mais aussi pour les co-parents. Cette ressource contiendra un langage adapté à l’âge des personnes concernées, ce qui est, je pense, la principale difficulté à laquelle nous sommes confrontés, à savoir comment avoir ces conversations. Je suis très enthousiaste, car je pense que les gens ont besoin d’une meilleure compréhension.

Il s’agira d’une ressource assez vaste, ce qui est formidable parce qu’elle contiendra beaucoup d’informations très utiles. Je pense que l’éducation est un élément important de ce que l’on peut attendre d’un parent célibataire et que l’on peut peut-être attendre de quelqu’un qui a un deuxième adulte à la maison pour l’aider à supporter cette charge.

Laryssa

Pour conclure, je disais que ta question du jour, c’est de savoir quels conseils, quelle sagesse ou quels encouragements tu donnerais à d’autres parents célibataires atteints du trouble de stress post-traumatique?

Tabitha

Tout d’abord, je tiens à vous dire que vous faites un travail formidable. Je suis sûr que vous n’en avez pas l’impression la plupart du temps, mais vous faites un travail formidable, et vos enfants le verront. Deuxièmement, faites appel à vos ressources et essayez au moins de consacrer une heure toutes les deux semaines à une thérapie ou à quelque chose de ce genre afin d’obtenir le soutien dont vous avez besoin pour votre santé mentale, car je sais qu’il est difficile de se mettre en priorité dans ces moments-là, mais si vous pouvez trouver un peu de temps pour vous ménager un espace sûr où vous pourrez avoir ces conversations difficiles et aborder les choses qui se passent, cela rendra les choses plus faciles à long terme.

De plus, plus les enfants grandissent, plus les choses deviennent faciles. Si vous avez la chance d’avoir un co-parent avec lequel vous pouvez apprendre à trouver un équilibre et à co-élever les enfants, ce qui ne signifie pas que vous devez vous aimer, mais simplement que vous travaillez ensemble et que vous faites passer vos enfants en premier, si vous avez la chance d’avoir cela, c’est une énorme bénédiction. Le plus important, c’est qu’à mesure qu’ils grandissent, cela devient plus facile. Je suis sûre que les années d’adolescence auront leurs propres défis, mais en fin de compte, vous faites un excellent travail, et continuez à faire le travail que vous devez faire pour équilibrer les symptômes que vous ressentez et trouver un moyen de vous soulager partout où vous le pouvez.

Laryssa

Invitons Tabitha dans sept ans environ pour savoir comment se passent les années d’adolescence.

Brian

Oui. Elle aura besoin de vacances. [rires]

Laryssa

Oui. Tu te souviens de ce plan? Tes superviseurs?

Tabitha

Je suis sûre que j’en aurai beaucoup. [rires]

Brian

C’était un épisode avec Tabitha Beynen. Elle est responsable des vétéranes et de leur expérience vécue au sein de notre équipe à l’Institut Atlas. Merci à elle de nous avoir rejoints. Ce fut un autre épisode de « L’esprit au-delà de la mission ».

Laryssa

Merci.

Brian

Nous espérons que vous avez apprécié cet épisode de L’esprit au-delà de la mission.

Laryssa

Si cette conversation a trouvé un écho chez vous ou vous a aidé d’une manière ou d’une autre, je vous encourage à vous abonner à L’esprit au-delà de la mission, quel que soit l’endroit où vous écoutez vos podcasts, afin d’être le premier à être informé de la sortie de notre prochain épisode.

Brian

Si quelqu’un s’identifie à ce que nous avons partagé, ou si cela peut l’aider, n’hésitez pas à le lui envoyer. Nous faisons tous partie de la même équipe.

Laryssa

De plus, nous aimerions connaître les autres sujets que vous aimeriez que nous explorions dans les prochains épisodes. Brian et moi avons beaucoup d’idées et de sujets à aborder, mais vous, les auditeurs, avez probablement vécu ou pensé à des sujets qui ne nous ont pas encore traversé l’esprit.

Brian

N’hésitez pas à nous contacter si c’est le cas. Nous sommes sur les médias sociaux @atlasveteransca sur la plupart des plateformes. N’hésitez pas à tweeter, à nous envoyer un message ou à laisser un commentaire sur cet épisode, et faites-nous savoir ce dont vous aimeriez nous entendre parler.

Laryssa

Brian, c’est toujours un plaisir d’avoir ces conversations importantes avec toi. J’attends avec impatience le prochain épisode.

Brian

Tout à fait, Laryssa. À bientôt.