- 2024-07-11
- Général
Comprendre pourquoi je suis comme je suis : Le parcours d’enfants adultes de vétérans
Dans le cadre de mes fonctions antérieures de soutien par les pairs aux familles et de ma propre expérience en tant que parent de quatre enfants adultes de vétérans, j’ai observé à la fois la résilience et les difficultés qui semblent faire partie de l’expérience d’un enfant de militaire – et je suis moi-même une fière enfant de militaire.
À mes débuts en tant que pair aidant, j’ai rencontré la fille d’un vétéran de la Première Guerre mondiale. Elle avait environ soixante-dix ans et souhaitait mieux comprendre le trouble de stress post-traumatique (TSPT) de son père et son impact sur son enfance et sa vie d’adulte. Je n’avais aucune ressource à lui offrir en tant qu’adulte, alors je lui ai apporté la seule chose à laquelle j’avais accès : un livre pour enfants intitulé Why Is Daddy Like He Is ? (Pourquoi papa est-il comme ça?)
Je me souviens très bien de l’avoir regardée lire cette histoire dans le café. J’ai eu l’impression de la voir se transformer en petite fille sous mes yeux alors qu’elle fondait en larmes. J’aurais aimé avoir plus à lui offrir.
Aujourd’hui, les choses n’ont guère changé : les ressources, le soutien et les connaissances sur la manière dont les enfants adultes peuvent être marqués par le service militaire de leurs parents sont rares.
Les enfants dont les parents ont servi dans les forces armées canadiennes pendant la guerre en Afghanistan et l’apogée de l’ère du maintien de la paix dans les années 1990 et 2000 sont aujourd’hui adultes. Peu de recherches ont été menées directement auprès de ces enfants adultes afin d’explorer les impacts à long terme du fait d’avoir été élevé par un vétéran ayant subi un traumatisme. Par conséquent, les informations et la compréhension de ce groupe démographique restent rares.
C’est pourquoi je suis enthousiaste à l’idée de contribuer à changer les choses pour les autres, en étant co-chercheuse principale (CP) dans le cadre d’une étude sur les enfants adultes de vétérans. Le rôle d’un co-chercheur principal est de partager la responsabilité avec les autres chercheurs principaux dans le développement, la direction, la gestion et l’exécution du projet de recherche.
Ce que j’apprécie énormément dans mon travail à l’Institut Atlas, c’est l’intégration intentionnelle de l’expérience vécue dans tout ce que nous faisons. Atlas continue de placer la barre très haut et – à mon avis – innove en adoptant la même méthodologie d’avoir un CP avec une expérience vécue non seulement dans cette étude, mais aussi dans plusieurs autres projets de recherche.
Cette étude sur l’expérience des enfants adultes de vétérans est un projet conjoint avec la Dre Deborah Norris. J’apprécie sa volonté d’explorer un modèle non conventionnel qui comprend non seulement un co-chercheur principal ayant une expérience vécue, mais aussi un groupe consultatif sur l’expérience vécue qui aidera à orienter l’étude. Nous avons identifié un groupe de cinq enfants adultes qui apportent une représentation diversifiée d’expériences. Le plus jeune participant a 19 ans et le plus âgé est septuagénaire. Le groupe s’est réuni en mai 2023 pour sa réunion inaugurale. Par ailleurs, les deux membres de l’équipe de recherche de la Dre Norris qui appuient cette étude sont également des enfants adultes de vétérans!
Le modèle de co-investigation nous a bien servis jusqu’à présent. J’admire depuis longtemps le travail de la Dre Norris, et elle m’a fait sentir que j’étais respectée pour mes connaissances acquises et mon expertise vécue en ce qui concerne les familles de militaires et de vétérans. C’est pour cette raison que j’ai entamé ce partenariat en pensant que la perspective universitaire et ma connaissance de l’expérience vécue en tant que membre d’une famille étaient d’une importance égale pour la réussite du projet. Cette compréhension du fait que chaque expérience a un rôle important à jouer sera essentielle tout au long de la conception et de l’exécution de l’étude, ainsi que dans la diffusion de résultats qui seront pertinents et significatifs pour la communauté des familles de vétérans.
En travaillant en tandem, nous avons mutuellement identifié l’orientation générale de l’étude, la co-intervenante ayant pris l’initiative d’identifier les participants potentiels au groupe consultatif. Bien que le projet n’en soit qu’à ses débuts, je suis enthousiaste et pleine d’espoir quant à la création de ce modèle de co-intervention. J’espère que les vétérans et leurs familles se sentiront impliqués dans le processus de recherche, de la conception à la création, au lancement et à l’analyse, et qu’ils comprendront comment les informations issues de la recherche sont partagées. Qu’ils soient plus qu’un simple sujet de recherche. La plupart des vétérans et des familles ne se considèrent pas comme des défenseurs et ne croient pas qu’ils ont le pouvoir d’influencer le changement. Mais en s’impliquant et en étant ouvert au partage de leurs expériences pour éclairer les résultats de la recherche, chaque voix individuelle peut influencer la trajectoire.
Je prévois que nous tirerons des leçons en cours de route et que l’utilisation d’un nouveau modèle pourrait poser des défis particuliers. Mais je crois sincèrement que l’engagement de l’expérience vécue de cette manière fondamentale aboutira à un résultat supérieur, puisque la communauté des enfants adultes de vétérans pourra s’approprier la recherche les concernant et l’influencer.
— Laryssa
Laryssa Lamrock
Conseillère stratégique nationale – Famille
Institut Atlas pour les vétérans et leur famille
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