Le long chemin à parcourir : Surmonter les traumatismes et trouver un sens à sa vie

Alors que le mois de mai vient de s’achever, je repense à la nuit de 2010 qui a définitivement changé le cours de ma vie et de ma carrière. Cette nuit a été à la fois la plus chanceuse et la plus malchanceuse de ma vie. J’ai survécu à une attaque à la grenade propulsée par fusée (RPG), mais j’ai subi des blessures qui ont changé ma vie. L’anniversaire de cette nuit me surprend parfois, mais il ne passe jamais complètement inaperçu.

J’ai décidé très tôt, lors du premier anniversaire, que je ne redouterais pas ce jour. Je ne l’envisagerais pas avec tristesse, peur ou honte. Au contraire, j’allais célébrer la vie qui m’avait été donnée. Au fil des ans, j’ai organisé des dîners de célébration, j’ai fait des voyages et j’ai coché des éléments de la liste des choses à faire. Cela m’a aidé à retrouver la joie et le sens de ma vie. Cela m’a aidé à mettre les événements de cette nuit-là dans le rétroviseur et à continuer à aller de l’avant.

Ce que je n’avais pas prévu, ce sont les jours précédant l’anniversaire. Les sentiments de crainte et d’anxiété qui surgissent sans raison. L’agitation, la fatigue et l’hypersensibilité. Dans ces moments-là, je me retrouve à regarder dans le rétroviseur et à remarquer la noirceur de cet événement qui me rattrape, mais chaque année, je parviens à le devancer et à aller de l’avant.

J’ai eu le privilège de pouvoir utiliser les avantages de l’éducation et de la formation pour approfondir ma compréhension de la psychologie et des effets des traumatismes sur le cerveau et le corps humain. Je comprends maintenant que je ne peux pas échapper aux traumatismes. Quelle que soit la qualité de mon adaptation, de l’intégration de mon expérience et de l’ajustement de mon point de vue, les événements qui m’ont permis d’échapper de justesse à la mort feront toujours partie de moi, tant sur le plan mental que sur le plan physique.

Ce que je comprends maintenant, c’est que le traumatisme que j’ai vécu est quelque chose que je peux gérer. Les sentiments désagréables qui surgissent lorsque je me souviens de cette nuit-là sont la façon dont mon corps essaie de me protéger et de m’aider à survivre. J’en suis venue à apprécier profondément la sagesse de mon corps. Il est fort, résistant et parfois un peu trop protecteur. Il a besoin qu’on lui rappelle que nous sommes en sécurité, que la vie est belle, pleine de petites choses qui font que chaque jour vaut la peine d’être attendu. Un ciel bleu brillant qui s’étend à l’infini, le grand sourire de mon chien et ses fesses qui remuent lorsque nous nous promenons le matin, un appel téléphonique de mon fils avec de bonnes nouvelles inattendues, les premiers signes du printemps, l’étreinte chaleureuse d’un être cher.

Cette année, alors que j’écris ces lignes, j’en suis venu à considérer cet anniversaire comme un signe sur la route qui m’attend. C’est un panneau que je vais croiser chaque année, mais que je peux apprécier comme un guide pour m’aider à avancer. Il me rappellera le chemin parcouru, m’empêchera de m’égarer et sera toujours un point de repère pour m’aider à naviguer dans ma vie. Ces anniversaires ne disparaîtront jamais, j’aurai toujours des souvenirs de cet événement, mais maintenant j’ai fait de la place pour eux. Ils ne sont peut-être pas confortables, mais ils ont un but : me rappeler d’être à l’affût des choses quotidiennes qui m’aident à me sentir en sécurité, pleine d’espoir et de joie, et d’apprécier la vie extraordinaire que je vis et d’en être reconnaissante.

— Connie

Connie Uetz
Chercheuse pair
Institut Atlas pour les vétérans et les familles

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