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Nos histoires méritent d’être racontées

Récemment, j’ai été invité à participer à un atelier de fin de semaine avec d’autres jeunes qui, comme moi, avaient grandi dans des familles de militaires; l’objectif étant de faire de courtes vidéos sur nos expériences. Lorsqu’on m’a demandé de raconter mon enfance avec un parent vétéran qui souffrait de stress post-traumatique et d’anxiété, je me suis dit : « Qu’est-ce que je pourrais bien offrir? ». Après avoir eu une conversation individuelle avec le responsable de l’atelier, je me suis rendu compte du fait que tout le monde a sa propre histoire et qu’on ne sait jamais qui pourrait avoir une nouvelle perspective après l’avoir entendue. J’ai accepté avec une certaine réticence de partir loin de chez moi et de rencontrer un groupe de huit étrangers dans un hôtel pour immortaliser mes souvenirs d’enfance dans une courte vidéo.

Je m’attendais à passer la fin de semaine en me sentant mal à l’aise et en me plongeant dans les moments les plus difficiles, et peut-être les plus intenses, de ma vie. En réalité, j’ai rencontré d’autres personnes qui ont vécu des situations très semblables à la mienne, assorties de détails différents. Grâce à cette expérience, j’ai acquis une nouvelle perspective; j’ai appris que peu importe à quel point on se sent seul, il y en a toujours d’autres personnes qui ont vécu une expérience de vie semblable. Il suffit d’être honnête et patient pour comprendre cette réalité.

J’ai été impressionné par le fait que les autres jeunes adultes aient eu le courage de raconter leurs expériences. Nous nous sommes tous réunis, non pas comme un groupe de jeunes sombres en difficulté, mais comme des personnes remarquablement résilientes. Nous avons tous raconté nos histoires et passé toute la fin de semaine ensemble. Cette expérience a permis de mettre en lumière une leçon importante, non seulement pour moi, mais aussi pour les autres participants, le personnel extraordinaire de l’Institut Atlas et, espérons-le, des jeunes en détresse qui pourraient découvrir nos histoires et en tirer quelque chose.

Avant la fin de semaine, nous avions tous participé à des réunions Zoom pour discuter de ce que nous allions dire. Même après ces réunions, j’étais incroyablement nerveux d’assister à l’atelier. Je pense que nous l’étions tous. Malgré ma peur, j’y suis allé la tête haute. Le premier jour, deux femmes de l’Institut Atlas m’ont posé des questions. J’ai répondu honnêtement et je ne m’attendais à aucune réaction de leur part, mais elles m’ont toutes les deux dit qu’elles trouvaient mon histoire incroyable. Elles ont pensé à leurs enfants et à ce qu’ils pourraient ressentir en entendant mon histoire et celles des autres participants.

J’ai été touché et j’ai essayé de résister à l’émotion. Je n’ai pu que dire « merci ». J’étais étonné que deux adultes, qui avaient vécu tant de choses dans la vie, aient appris quelque chose de moi. Elles m’ont dit que mon histoire leur avait appris que, en tant que parents, tout ce qui importe, c’est d’essayer de faire leur mieux. Elles m’ont expliqué que certains jours, elles peuvent ne pas être à la hauteur de leurs propres attentes. D’autres jours, elles se considèrent comme un échec en tant que parents. Mais le plus important pour un enfant, c’est que ses parents soient là pour lui; qu’ils continuent toujours à se battre pour lui!

Grâce à cette fin de semaine et à toutes les personnes qui y ont participé, j’ai vécu une expérience qui m’a ouvert les yeux. Je suis maintenant convaincu que raconter son histoire peut faire la même chose pour les autres, au lieu de rester silencieux au sujet des éléments de notre vie qui ont fait de nous ce que nous sommes. Mais j’espère qu’en tant que groupe démographique sous-représenté, nous nous battrons toujours pour être vus et entendus, nous croirons que nos histoires méritent d’être entendues et nous nous rendrons compte du fait qu’elles pourraient toucher d’autres personnes! On ne le sait pas tant qu’on ne s’est pas levé et qu’on n’a pas fait de son mieux.

 

Tristan

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