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Fille de militaires dans l’âme

Lori-Anne Thibault (à gauche) avec son frère et son père, le caporal Christian Thibault, avant son déploiement en Bosnie en 1999.

Comme de nombreux enfants de militaires et de vétérans, être une fille de militaires a toujours fait partie intégrante de mon identité. Mes deux parents se sont enrôlés dans les Forces armées canadiennes (FAC) alors qu’ils étaient à peine assez vieux pour voter. J’ai eu l’occasion de vivre à des endroits où les militaires représentent une grande partie de la communauté, à savoir Goose Bay (T.-N.-L.), Kingston (Ont.), Petawawa (Ont.) et maintenant Ottawa (Ont.). Nous n’avons pas déménagé autant que de nombreuses autres familles militaires que je connais, alors je suppose que nous avons été chanceux de ce côté. Je suis déménagée à Ottawa pour mes études postsecondaires et, comme je vis ici depuis près de 11 ans, je commence à ressentir l’envie de bouger. C’est beaucoup de temps au même endroit pour un enfant de militaires!

Mes parents se sont séparés quand j’étais jeune et ma mère s’est mariée avec un autre membre des FAC par la suite. J’avais alors trois parents militaires! Ma mère a pris sa retraite il y a quelques années, après avoir porté l’uniforme pendant près de 30 ans, mais mon père et mon beau-père sont toujours actifs aujourd’hui, et fiers de l’être. Ils approchent tous les deux de l’âge de la retraite, et j’ai du mal à le réaliser. J’ai toujours été la fille de membres actifs des FAC. Même une fois leurs uniformes remis, je serai toujours une fille de militaires.

Jour du Souvenir 2022.
De gauche à droite : La sergente (à la retraite) Ysabel Steel, le sergent Ian Steel, le capitaine Alexander Knarr et Lori-Anne Thibault

J’ai décidé de ne pas suivre les traces de mes parents au moment de présenter une demande d’admission à l’université. Je ne voulais pas ce mode de vie et je ne voulais pas faire ma vie avec un militaire. J’avais dit à l’époque que je ne voulais pas que ma future famille « vive la même chose que moi ». Ce n’était pas une mauvaise vie, loin de là, mais c’était mon mantra dramatique d’adolescente. Mes parents étaient parfois absents à cause de déploiements, d’exercices d’entraînement ou de cours, et ça a été encore plus difficile lorsque ma mère a été affectée à trois heures de l’endroit où mon père vivait. J’ai dû dire adieu à mes amis un nombre incalculable de fois, ce qui a été l’une des choses les plus difficiles à vivre quand j’étais enfant. La petite Lori-Anne n’aimait vraiment pas les FAC à l’époque. Maintenant, je me rends compte à quel point c’était un cadeau de grandir dans une famille militaire. Bien sûr, ça n’a pas toujours été facile, mais je sais maintenant que le fait de faire partie d’une famille militaire a contribué à faire de moi la femme que je suis aujourd’hui. Je me considère comme résiliente, adaptable, douée pour me faire des amis, indépendante et, bien sûr, trop ponctuelle.

Même si j’ai insisté et dit que je n’allais jamais le faire… Je me suis moi aussi mariée avec un militaire. Ma mère me dit toujours qu’« il ne faut jamais dire jamais », et elle adore me rappeler ce que je disais lorsque j’étais adolescente. Mon mari est officier de la police militaire et, comme il n’y avait pas d’autres membres des forces de l’ordre dans ma famille, au moment où nous nous sommes rencontrés, ce monde était tout nouveau pour moi. Naturellement, nous avons beaucoup parlé des forces de l’ordre et de ce qui faisait les manchettes. J’avais beaucoup appris à ce sujet, alors, lorsqu’une offre d’emploi a été publiée pour travailler pour une organisation qui appuie les membres actifs de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), j’ai sauté sur l’occasion. J’en ai appris davantage sur la GRC, sur ce que les membres vivent au quotidien et sur les sacrifices qu’ils font pour assurer la sécurité de leurs collectivités.

Célébration de l’obtention du diplôme d’Alexander, le partenaire de Lori-Anne, de l’École de police militaire des FAC

J’ai appris au sujet de l’exposition régulière aux traumatismes, des interventions difficiles sur le plan émotionnel, du décès de collègues dans l’exercice de leurs fonctions ou par suicide, des fêtes et des anniversaires manqués, du regard constant du public et bien plus encore. Malgré tout cela, ces policiers sont là pour leurs communautés. Les membres de leur famille qui sont à leurs côtés portent aussi le poids du service; ils soutiennent leurs êtres chers et ne savent pas à quoi s’attendre lorsqu’ils rentrent à la maison. Je n’y avais jamais vraiment réfléchi, mais une fois que je l’ai compris, cette réalisation me revenait sans cesse à l’esprit lorsque je pensais à la carrière de mon mari. À quoi ressemblera notre vie? Qu’est-ce que mon mari vit au travail? Est-il en sécurité? Je pense beaucoup à ces questions et je sais que c’est une expérience commune chez les familles du personnel de la sécurité publique. Je suis de tout cœur avec elles, car je sais que ce n’est pas facile de vivre avec cette anxiété.

Un jour, alors que je parcourais mon fil d’actualité LinkedIn, j’ai trouvé une offre d’emploi de spécialiste des communications bilingue à l’Institut Atlas pour les vétérans et leur famille. Je connaissais déjà l’Institut Atlas et j’ai eu l’impression que les astres s’étaient alignés au moment parfait. J’ai rejoint l’équipe et je me suis sentie chez moi. Il est intéressant de travailler au sein d’une organisation où l’expérience vécue et l’expérience familiale sont intégrées dans tout ce que nous faisons, que ce soit dans nos échanges avec la communauté ou au sein du personnel. Mon vécu en tant que fille de militaires et conjointe de policier, ainsi que mon expérience de travail lié à la GRC, me permettent de bien saisir la réalité des vétérans et de leur famille. Ces connaissances et cette expérience me motivent dans mon travail quotidien. Mon expérience est pour moi un outil supplémentaire dans ma trousse et j’ai le privilège de l’utiliser pour contribuer à apporter un soutien en santé mentale à une communauté qui me tient énormément à cœur.

— Lori-Anne

Lori-Anne Thibault
Spécialiste des communications bilingue
Institut Atlas pour les vétérans et leur famille

Projection d’histoires numériques 2025

Joignez-vous à nous le 2 septembre 2025 pour une projection en direct gratuite des histoires numériques créées par les vétérans des Forces armées canadiennes (FAC) et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et les membres de leur famille de partout au Canada, et racontées dans leurs propres mots.

Ressources additionnelles

TrousseMentale : La TrousseMentale est un carrefour d’éducation sur la santé mentale conçu pour informer les enfants de militaires sur la santé mentale et les blessures de stress post-traumatique (BSPT). La TrousseMentale a été créée conjointement par l’Institut Atlas et de jeunes membres de familles de vétérans canadiens vivant avec une BSPT.

Être parent avec une blessure de stress post-traumatique : Ressources pratiques pour les vétérans et les membres de leur famille qui comprennent des conseils sur l’art d’être parent avec une blessure de stress post-traumatique (BSPT) et un guide contenant des suggestions adaptées à l’âge pour aider à amorcer une conversation avec les enfants.

Guide pour le travail auprès des enfants des militaires : Conçu par les Services de bien-être et moral des Forces canadiennes et Jeunesse, J’écoute, ce guide offre des conseils sur la façon de travailler avec les enfants de militaires et de les soutenir.

Renseignements supplémentaires pour les enfants et les jeunes : Cette page Web dédiée de l’Institut Atlas offre des ressources, de l’information et des outils aux enfants et aux jeunes dont un membre de la famille souffre de BSPT. On y explique notamment les principales différences entre les BSPT, le trouble de stress post-traumatique et les blessures de stress opérationnel et on y offre des conseils pour composer avec le stress traumatique secondaire ainsi que des ressources pour les parents qui souffrent de BSPT.

Institut des Familles Solides : L’Institut des Familles Solides offre du soutien pour les transitions comme les déploiements, les affectations, les cours de formation et la réintégration. Ses programmes visent à outiller les familles ayant des enfants âgés de 3 à 17 ans avec des stratégies d’adaptation pour qu’elles gèrent les changements. Les services sont gratuits et offerts à des moments opportuns par du personnel ayant reçu une formation sur les compétences culturelles militaires.

Personnel de la sécurité publique et blessures de stress post-traumatique (BSPT) : Cette page contient des ressources et des vidéos pour accroître la sensibilisation au sujet des BSPT, fournit de l’information et des stratégies pour favoriser le bien-être, et présente des expériences des BSPT chez le personnel de la sécurité publique, les vétérans et leur famille.

Vous êtes un vétéran ou un membre de sa famille et vous avez une histoire à raconter? Prenez contact avec nous et vous pourriez figurer sur ce blog!

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