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De nouvelles recherches exposent en détail les expériences et les défis des conseillers linguistiques et culturels canadiens d’origine afghane qui ont accompagné les Forces armées canadiennes en Afghanistan

OTTAWA, ONTARIO — Le 17 juillet 2024 — Malgré le rôle essentiel qu’ils ont joué dans le conflit en Afghanistan, on ignore quelque peu l’existence et la contribution d’environ 65 Canadiens d’origine afghane qui agissent à titre de conseillers linguistiques et culturels. Recrutés pour fournir des conseils en matière de langue et de culture, ces citoyens canadiens ont joué un rôle central en soutenant nos 40 000 soldats canadiens en Afghanistan. Des recherches publiées récemment par l’Institut Atlas pour les vétérans et leur famille mettent en lumière leurs expériences et leurs défis, notamment la difficulté à obtenir le soutien nécessaire pour répondre à leurs besoins particuliers à leur retour.

Se faisant les yeux et les oreilles des soldats en Afghanistan, d’anciens conseillers linguistiques et culturels qui ont participé à l’étude ont fait face à de nombreuses situations inattendues pour lesquelles ils ne se sentaient pas préparés. Malgré ces expériences, ils ont exprimé le sentiment d’avoir apporté une contribution. Ce n’est qu’à leur retour au Canada que les répercussions de ce qu’ils ont vécu, comme le trouble de stress post-traumatique et la dépression, commenceraient vraiment à se faire sentir.

« Les membres de notre communauté nous ont dit qu’il s’agissait d’un enjeu important pour eux, particulièrement en raison de la loyauté qu’ils éprouvaient à l’égard des personnes qui les avaient appuyés pendant leur déploiement, en assumant bon nombre des mêmes risques que les soldats, et nous voulions donc nous pencher sur l’expérience globale. »

— Fardous Hosseiny, président et chef de la direction de l’Institut Atlas

Fardous Hosseiny, président et chef de la direction de l’Institut Atlas, a déclaré que les conseillers linguistiques et culturels, à leur retour au Canada, et malgré les graves dangers auxquels ils faisaient face en accompagnant les soldats et en les conseillant, ont constaté un grand écart entre le soutien disponible et ce qu’ils jugeaient nécessaire. M. Hosseiny a ajouté que la recherche constitue une étape importante pour ce qui est d’acquérir des connaissances et de mieux comprendre leurs expériences, mais qu’il reste encore beaucoup à faire pour mettre en place des services et des programmes de soutien adaptés à ce groupe particulier. « Les membres de notre communauté nous ont dit qu’il s’agissait d’un enjeu important pour eux, particulièrement en raison de la loyauté qu’ils éprouvaient à l’égard des personnes qui les avaient appuyés pendant leur déploiement, en assumant bon nombre des mêmes risques que les soldats, et nous voulions donc nous pencher sur l’expérience globale. »

Hosseiny a déclaré que les thèmes communs qui sont ressortis des histoires dont ont fait part les conseillers linguistiques et culturels comprenaient les raisons pour lesquelles ils avaient choisi ce métier, leurs expériences de retour à la vie après le service et le sentiment de mériter mieux. « Ces constatations fournissent des renseignements utiles sur les expériences et les besoins particuliers en matière de soutien des anciens conseillers linguistiques et culturels canadiens d’origine afghane, en mettant en lumière tout leur parcours avant et après leur service. Les résultats soulignent également l’importance du soutien pour les conseillers linguistiques et culturels et pour tous les entrepreneurs déployés dans les zones de conflit. »

Brian McKenna, conseiller stratégique national pour les vétérans à l’Institut Atlas, qui a lui-même participé à deux missions en Afghanistan et qui a personnellement ressenti le besoin de ce type de soutien, a déclaré qu’il s’agit d’un enjeu important pour lui et pour tant d’autres de ses pairs qui estiment que leur sécurité a été assurée par les risques que les conseillers linguistiques et culturels et les interprètes ont assumés. « Ce n’est pas une question du petit nombre de personnes qui ont assumé ce rôle, mais du nombre d’entre nous qui ont le sentiment d’être en vie aujourd’hui grâce à elles. »

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :

Lori-Anne Thibault
lori-anne.thibault@theroyal.ca
613-585-9531

Faits marquants :

  • En réponse aux événements du 11 septembre 2001, les Forces armées canadiennes (FAC) ont déployé environ 40 000 membres en Afghanistan sur une période de plus de 12 ans. Bien que le rôle de combat du Canada ait pris fin en 2011, le personnel des FAC a continué de former les forces afghanes jusqu’en mars 2014, en se fiant aux interprètes indépendants (conseillers linguistiques et culturels) canadiens d’origine afghane qui ont vécu des expériences potentiellement traumatisantes et qui n’ont obtenu, à leur retour, aucun soutien équivalent à celui offert aux soldats déployés.
  • Dans le cadre d’une étude dirigée par l’Institut Atlas, six entrevues approfondies ont été menées avec des conseillers linguistiques et culturels qui ont immigré au Canada avant 2002, mettant en évidence leur parcours, des motivations avant le service aux défis après le service. Les résultats de ces entrevues sont résumés ci-dessous :
    • Raisons de devenir conseiller linguistique et culturel: Les participants étaient motivés par une double loyauté envers le Canada et l’Afghanistan et considéraient leur rôle comme une occasion d’apporter une contribution positive aux deux pays. Des facteurs comme l’expertise culturelle et linguistique, les motifs financiers et le désir de redonner au Canada ont grandement influé sur leur décision de devenir des conseillers linguistiques et culturels.
    • Défis sur le terrain : Les conseillers linguistiques et culturels se sont heurtés à des obstacles importants : une préparation inadéquate aux réalités de leurs rôles, l’exposition à des situations de combat dans les zones de conflit et l’exploration de leur identité en tant qu’entrepreneurs civils dans un environnement militaire. Malgré ces obstacles, bon nombre d’entre eux ont ressenti un sentiment d’utilité et d’accomplissement dans les contributions qu’ils ont apportés.
    • Transition vers la vie après le service et défis: À leur retour au Canada, les participants se sont sentis abandonnés et négligés en raison du manque de soutien et de ressources à leur disposition par rapport à leurs homologues militaires. Ils ont subi des répercussions psychologiques et sociales importantes, notamment le trouble de stress post-traumatique (TSPT), la dépression, des relations tendues et la difficulté à réintégrer leur collectivité. Les résultats mettent en évidence les répercussions importantes du déploiement sur les conseillers linguistiques et culturels canadiens d’origine afghane, révélant un éventail d’expériences traumatisantes liées aux stresseurs de combat et aux conditions de travail difficiles. Malgré ces difficultés, les participants ont signalé avoir obtenu peu de soutien après le service, ce qui a exacerbé leur sentiment d’abandon et a contribué à des problèmes de santé mentale à long terme comme le TSPT et la dépression.