- 2025-06-10
- Déclaration
Lettre de la Collaboration nationale sur le TSPT : Appel en faveur d’un soutien et d’une action continus pour améliorer les résultats des traitements destinés aux personnes atteintes de blessures de santé mentale liées au service

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est un problème plus répandu que l’on pense : environ 6,8 % des Canadiens disent l’avoir éprouvé à un moment donné de leur vie.
Il existe toutefois des populations qui sont plus exposées que d’autres à des événements potentiellement traumatisants propres à des risques professionnels. C’est le cas notamment des Canadiens qui sont des membres actifs des forces armées, des vétérans, des premiers intervenants et d’autres membres du personnel de la sécurité publique, où le pourcentage des personnes qui ont un TSPT est supérieur à la moyenne nationale canadienne, et varie entre 10 et 30 %. Il suffit d’un seul événement traumatisant pour déclencher un TSPT, à plus forte raison toute une carrière d’exposition répétée à de tels événements.
Les répercussions de la santé mentale sur l’effectif peuvent être importantes. Que l’on mesure le fardeau économique direct ou le rapport entre la santé mentale et la productivité du personnel, comme l’absentéisme et le présentéisme, il est prouvé qu’une mauvaise santé mentale entraîne des pertes de productivité. Étant donné sa prévalence et son incidence, il est important que les personnes concernées sachent qu’elles ont accès à un traitement efficace au moment de devoir payer les coûts psychologiques de ce service.
Pour diverses raisons, il demeure difficile de traiter efficacement le TSPT chez les militaires et le personnel de la sécurité publique. Il existe plusieurs obstacles au traitement, comme la stigmatisation qu’il cause étant donné l’importance attribuée au stoïcisme et à la résilience, les coûts, le manque d’accès à des traitements pour le TSPT fondés sur des données probantes, la crainte de répercussions sur l’emploi, et même la difficulté à obtenir un congé. Tous ces facteurs peuvent compliquer davantage la lutte contre le TSPT. Or, une chose est certaine : avec les répercussions mondiales de la pandémie, les guerres et l’instabilité qui ont touché de très près nos communautés, les besoins de ces populations ne cessent d’augmenter.
Il y a cinq ans, conscient de l’ampleur du phénomène, le gouvernement du Canada a fait un premier pas important. Il a annoncé un plan d’action national sur le TSPT, afin d’améliorer le suivi du TSPT et de ses coûts économiques et sociaux, de faire circuler et de promouvoir des lignes directrices et des pratiques exemplaires relatives au diagnostic, au traitement et à la prise en charge, et de créer et distribuer le matériel éducatif. Ce plan sera examiné cette année pour évaluer son efficacité et analyser les résultats.
Maintenant que les cinq années se sont écoulées, il faut se demander quelle est la prochaine étape dans cette question qui ne devrait pas être reléguée aux oubliettes.
Ce que nous savons, c’est qu’il s’agit d’une question qui doit être abordée de manière collaborative par tous les secteurs. En 2022, 19 organisations membres de tout le Canada se sont réunies pour former la Collaboration nationale sur le TSPT. Notre communauté a été créée pour nouer des partenariats avec des organisations formées par des pairs qui s’occupent de TSPT dans le contexte plus large de la santé mentale.
Il s’agit d’une vaste communauté de différents organismes au service de populations variées, qui sont unis par leur mission commune d’améliorer la santé mentale et le bien-être des personnes atteintes d’un TSPT à cause de leur service, ainsi que de leur famille. Les membres consistent en des organismes qui mettent l’accent sur une action communautaire collective, comme les organisations nationales dans le domaine de la santé mentale et de la toxicomanie, les organisations professionnelles nationales en santé mentale, les organismes qui offrent des services aux membres des forces armées et aux vétérans, ainsi que les organismes qui représentent le personnel de la sécurité publique et les fournisseurs de soins de santé. Nous sommes bien outillés pour donner suite aux conclusions de l’analyse de l’efficacité du cadre fédéral une fois qu’elle sera terminée. Notre objectif est de servir de catalyseur pour les conversations sur les nouveaux enjeux qui affectent les forces armées et la sécurité publique, et de renforcer nos liens avec les communautés que nous soutenons.
Au cours des années qui ont suivi sa création, la Collaboration a amélioré sa compréhension de la portée, de l’ampleur et des répercussions du TSPT. Nous envoyons un message clair et d’une seule voix : il faut prendre de nouvelles mesures.
Durant ce mois de juin, mois de la sensibilisation au TSPT, nous demandons un soutien continu, ainsi que des mesures dans tous les secteurs et à tous les ordres de gouvernement afin d’améliorer les résultats du traitement pour tous les individus qui ont de graves problèmes de santé mentale à cause de leur carrière. Il est important de reconnaître qu’il reste encore des besoins importants à satisfaire. Notre esprit collaboratif nous pousse à poursuivre nos efforts intersectoriels pour insuffler l’élan nécessaire à bâtir sur les fondations que nous avons jetées ensemble.
En tant que Canadiens, nous demandons quotidiennement l’impossible aux premiers intervenants, au personnel de la sécurité publique, aux militaires et aux vétérans. Nous leur demandons de prendre soin de nous dans le moment du besoin. La Collaboration nationale sur le TSPT s’est engagée à collaborer étroitement pour respecter sa mission d’offrir à ces personnes le soutien qu’elles méritent pendant leur rétablissement.
Les membres de la Collaboration nationale,
Fardous Hosseiny
(coprésident de la Collaboration nationale)
Président et chef de la direction
Institut Atlas pour les vétérans et leur famille
Leslie Anne Keown
(coprésidente de la Collaboration nationale)
Directrice générale
Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique
Brian Sauvé
Président et directeur général
Fédération de la police nationale
Dave Gallson
Directeur général national
Société pour les troubles de l’humeur du Canada
Fred Phelps
Directeur général
Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux
Cam Kowalski
Directeur de l’exploitation
Centre d’excellence sur la douleur chronique pour les vétérans canadiens
Berkley Lawrence
Président
Siège social national de la Légion royale canadienne
Nicholas Held
Directeur scientifique par intérim
Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans
Lisa Votta-Bleeker
Chef de la direction
Société canadienne de psychologie
Catherine Hickey
Présidente
Association des psychiatres du Canada
Karen Cumberland
Vice-présidente
Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances
Mike Duffy
Programme de lutte contre l’itinérance chez les vétérans
Coordonnateur des équipes de soutien aux sans-abri de l’Association des vétérans de la GRC