Anxiété
Dépression
Imagerie cérébrale
Rétroaction neurocérébrale
Santé mentale
Trouble de stress post-traumatique (TSPT)
Une histoire, deux cibles : Effets différentiels du cortex cingulaire postérieur et de la rétroaction neurologique ciblée par l’amygdale sur l’activation neuronale liée au trouble de stress post-traumatique
Résumé simplifié
- Cette étude portait sur la façon dont l’entraînement du cerveau au moyen de la rétroaction neurologique par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pourrait aider les personnes atteintes de TSPT à induire une régulation descendante de l’hyperactivité dans des zones cérébrales associées au traumatisme.
- La rétroaction neurologique mesurée par IRMf est une technique qui montre l’activité cérébrale en temps réel, permettant aux personnes d’apprendre à réduire l’hyperactivité dans certaines régions du cerveau.
- La régulation descendante est un processus par lequel l’hyperactivité causée par les signaux de traumatisme est stabilisée.
- L’étude visait à comprendre si le fait de cibler le cortex cingulaire postérieur (CCP) au lieu de l’amygdale au moyen de la rétroaction neurologique mesurée par IRMf mène à de meilleurs résultats pour réduire les symptômes du trouble de stress post-traumatique (TSPT), comme les événements traumatisants qui refont surface ou la détresse émotionnelle.
- Amygdale : zone du cerveau associée aux réactions émotionnelles et à la peur ou à l’anxiété
- CCP : zone du cerveau associée au système d’autoréflexion qui est liée au traitement émotionnel dérégulé en cas de TSPT.
- Le fait de cibler le CCP a réduit l’activité dans plusieurs zones du cerveau contribuant au traitement des traumatismes, notamment celles liées aux réactions émotionnelles et visuelles.
- Un lien a été établi avec l’amélioration des symptômes du TSPT, notamment le fait de réduire la détresse émotionnelle et les retours en arrière liés à des événements traumatisants après une seule séance de rétroaction neurologique.
- Le fait de cibler l’amygdale n’a révélé aucune réduction unique de l’activité cérébrale liée au traitement des traumatismes (c.-à-d. aucune réduction supérieure à celles observées dans le groupe du CCP).
- La séance de rétroaction neurologique n’a pas amélioré considérablement les symptômes du TSPT.
- Ces résultats mettent en évidence la possibilité de cibler le CCP comme une approche prometteuse pour améliorer les symptômes du TSPT par la rétroaction neurologique. Ils jettent les bases de recherches futures visant à optimiser davantage la thérapie de rétroaction neurologique pour les personnes atteintes du TSPT.
Résumé scientifique
La rétroaction neurologique par IRMf est une technologie non invasive qui permet aux personnes de réguler elles-mêmes l’activité cérébrale liée aux symptômes neuropsychiatriques, notamment le TSPT. La sélection de la région du cerveau à réguler au moyen d’une rétroaction neurologique est principalement déterminée par les changements neurobiologiques particuliers observés dans la population des participants. Par exemple, il existe un lien étroit entre les symptômes du TSPT et de multiples perturbations fonctionnelles dans le cerveau, dont l’hyperactivité au sein de l’amygdale et du CCP pendant le traitement lié aux traumatismes. À ce titre, des études antérieures sur la rétroaction neurologique par IRMf ont permis de former des personnes atteintes de TSPT afin qu’elles puissent réguler l’activité neuronale dans ces régions. Toutefois, on ne s’est pas encore penché sur les effets différentiels de la rétroaction neurologique sur la sélection de cibles pour l’activité neuronale liée au TSPT et sur les résultats cliniques.
Cette étude visait à comparer l’activation du cerveau entier et les changements des symptômes de TSPT entre les participants atteints du TSPT (n=28) qui ont reçu une formation sur la régulation descendante de l’activité dans l’amygdale (n=14) ou le CCP w(n=14) tout en visualisant des mots traumatisants personnalisés.
Pour le CCP, comparativement au groupe de l’amygdale, cette étude a montré une diminution de l’activité neuronale dans plusieurs régions jouant un rôle dans la psychopathologie du TSPT pendant la régulation descendante de la région cible à l’aide de la rétroaction neurologique par IRMf. À l’inverse, pour l’amygdale, comparativement au groupe du CCP, il n’y a pas eu de réduction unique des diminutions de l’activité neuronale (c.-à-d. aucune réduction supérieure à celles observées dans le groupe du CCP). La régulation descendante de l’amygdale n’a pas été associée à une amélioration significative des symptômes du TSPT, tandis que la régulation descendante du CCP a été associée au fait de réduire la détresse émotionnelle et les retours en arrière liés à des événements traumatisants après une seule séance de rétroaction neurologique par IRMf.