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Inspirer l’inclusion : Ce que cela signifie pour les vétéranes

À l’occasion de la Journée internationale des femmes, l’Institut Atlas a demandé aux vétéranes des Forces armées canadiennes (FAC) et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) de partager leurs réflexions sur ce que signifie l’inclusion pour chacune d’elles. Voici ce qu’elles en pensent, dans leurs propres mots.

Tabitha Beynen, caporale-chef (à la retraite), responsable de l’expérience vécue pour les vétérans, Institut Atlas pour les vétérans et leur famille :

Tabitha Beynen, embarquée à bord du navire d'assaut amphibie USS Kearsarge, utilise une seringue pour administrer un vermifuge à un enfant à la clinique médicale de Betania. (Photo de la marine américaine par le spécialiste de la communication de masse de 3e classe Christopher Lange)
Tabitha Beynen, embarquée à bord du navire d'assaut amphibie USS Kearsarge, utilise une seringue pour administrer un vermifuge à un enfant à la clinique médicale de Betania. (Photo de la marine américaine par le spécialiste de la communication de masse de 3e classe Christopher Lange)

L’inclusion est parfois un sujet difficile à aborder pour les femmes qui ont servi dans les forces armées et la GRC en raison des implications pour bon nombre d’entre elles. Le Guide de la terminologie liée à l’équité, la diversité et l’inclusion du gouvernement du Canada définit l’inclusion comme la « pratique permettant de mener, par des mesures proactives, à la création d’un environnement où les personnes se sentent accueillies, respectées et valorisées tout en favorisant un sentiment d’appartenance et la participation de tout le monde ».

En méditant sur cette définition de l’inclusion, je pense à toutes les femmes qui ont servi dans le passé. Toute la reconnaissance et l’admiration que j’éprouve pour elles ne peuvent être exprimées par des mots. Ces femmes se sont enrôlées à une époque où elles étaient exclues de nombreuses professions des forces armées et de la GRC et elles se sont battues pour participer à tous les aspects du service. Une fois qu’elles ont pu exercer presque toutes les professions, elles ont dû se battre pour prouver qu’elles étaient aussi compétentes que leurs homologues masculins. Elles n’en étaient peut-être pas conscientes à ce moment-là, mais elles se battaient pour l’avenir de toutes les femmes en service et préparaient la voie pour les générations à venir. Bien que nous ayons encore un long chemin à parcourir en matière d’inclusion, les progrès réalisés par celles et ceux qui nous ont précédés et leurs alliées et alliés sont remarquables et méritent d’être reconnus et célébrés.

Dans les paragraphes suivants, trois formidables vétéranes ont fait part de leurs différentes expériences et perspectives sur l’inclusion et de ce que celle-ci a signifié tout au long de leur carrière. C’est un honneur pour moi de connaître ces femmes et de savoir que j’ai servi en même temps qu’elles et que j’ai vécu certaines des mêmes difficultés et victoires. Aujourd’hui, nous continuons toutes et tous à servir la population des vétéranes et des vétérans de différentes façons et j’ai hâte de voir les choses extraordinaires que ces femmes accompliront à l’avenir.

Barbara Lane, adjudante (à la retraite), C.D. — FAC :

Barbara Lane
Barbara Lane

« Les faibles sont les plus traîtres d’entre nous. Ils viennent trouver les forts et les drainent. Ils sont sans fond et insatiables. Ils sont toujours assoiffés et amers. Ils sont l’affaire de tous et, comme des vampires, ils aspirent notre force vive. »

The Lonely Life, Bette Davis

Il s’agit d’un paragraphe que je devais apprendre pendant l’instruction de base il y a 30 ans. Il a été profondément ancré en moi tout au long de ma carrière. L’accueil des femmes dans les forces armées dans certains métiers n’était pas très amical. Je me suis enrôlée comme fantassin en 1993, quatre ans après que le Tribunal canadien des droits de la personne eut ouvert toutes les professions, y compris les rôles de combat, aux femmes. Peu d’entre elles ont saisi cette occasion. Je faisais partie des femmes à qui on disait que nous pouvions facilement être mutées après avoir rejoint la profession. J’ai fini par être mutée en tant que cuisinière, mais seulement au bout de sept ans. Beaucoup ont dit que j’aurais pu partir n’importe quand, mais je n’allais laisser personne me dire que je ne pouvais pas faire mon travail, alors que je savais que je le pouvais.

Au cours des six années qui ont suivi ma libération des FAC pour raisons médicales, j’ai pu travailler sur moi-même et demander l’aide nécessaire. Je choisis de regarder en arrière, mais sans m’attarder aux éléments négatifs et stressants ni aux montagnes russes d’émotions de ma carrière. Je choisis de regarder et de me souvenir des éléments positifs. J’ai eu la chance de rencontrer des mentores et mentors, de bonnes amies et de bons amis et les personnes que je qualifierais de famille. Nous nous sommes entraidés, nous nous sommes encouragés à rester solides et nous nous sommes relevés les uns les autres. Comme les membres d’une même famille, nous pouvons passer des années sans nous parler, puis continuer comme si nous ne nous étions jamais séparés.

Aujourd’hui, j’envisage cette citation de l’instruction de base sous un angle différent. Cela ne me pousse plus à m’efforcer d’être ce que les autres attendent de moi. Cela ne me pousse plus à travailler trois fois plus fort que les autres pour être remarquée. Cela me fait prendre conscience que les faibles ne sont pas les marginalisés, mais plutôt les amers, ceux qui cherchent à écraser les autres pour se donner bonne figure et être reconnus pour obtenir une promotion ou un poste. Étais-je toujours incluse? Les femmes étaient-elles toujours incluses? Non. Cependant, au sein des FAC, j’ai trouvé mes semblables, qui ne m’auraient jamais laissée être isolée. À ces femmes et à ces hommes, mes sœurs et frères, je dis : Je vous dois beaucoup.

Brenda Makad, sergeante (à la retraite) — GRC :

Brenda Makad
Brenda Makad

J’ai choisi la GRC parce que je croyais que c’était le meilleur organisme d’application de la loi, le plus emblématique et le plus progressiste au Canada. Je croyais qu’il était exclusif et élitiste. L’idée que c’était le meilleur et qu’il recrutait les meilleurs candidats était attrayante. Combien d’autres organismes d’application de la loi considèrent leurs employés comme des membres? C’était un « club » auquel je voulais vraiment appartenir.

Le terme « inclusion » sous-entend des groupes ou des concepts différents ou opposés et est ancré dans la hiérarchie. Il y a une tendance à voir la sphère sociale en fonction de « nous » et d’« eux ». Nous avons tendance à nous associer à des gens qui nous ressemblent et, par conséquent, à entretenir des croyances plus positives à l’égard des autres comme nous. Quelle a donc été mon expérience de l’inclusion au sein de la GRC?

Ma troupe était un exemple parfait de diversité. Elle était composée de 10 femmes et de 14 hommes, dont plus de la moitié faisaient partie de minorités visibles. Ma première affectation était à Richmond, en Colombie-Britannique, où il y avait aussi une diversité en matière de sexe et de race. Ce qui favorisait notre « unité » (le « nous ») était notre appartenance à la GRC, peu importe le sexe ou la race.

Pourtant, à ma cinquième année de service, j’ai commencé à observer d’énormes inégalités dans les possibilités de formation et de perfectionnement. Certains membres ont gravi rapidement les échelons, tandis que d’autres ont été écartés à maintes reprises des promotions. Dans un contexte où les augmentations de salaire importantes sont associées au grade, les différences se sont manifestées pour créer des inégalités dans les résultats et ce sentiment d’inclusion, de « nous », s’est dissipé jusqu’à disparaître en fin de compte.

Cela dit, malgré les manques et les défis, les membres continuent à servir fièrement les Canadiens d’un bout à l’autre du pays.

Telah Morrison, O.M.M., C.D., colonelle (à la retraite) — FAC :

Telah Morrison
Telah Morrison

J’ai récemment pris ma retraite des Forces après 35 ans de service en uniforme. Je me suis jointe aux FAC en 1986, avant que les femmes soient autorisées à servir sur les navires ou sur le terrain. L’essai relatif au personnel navigant mené dans le cadre du programme d’emploi expérimental de femmes militaires dans des éléments et des rôles nouveaux (SWINTER) était en cours pour évaluer la capacité des femmes à être pilotes. Dire qu’il fallait procéder à des essais pour voir si une femme était capable de piloter un avion! On ne pensait pas à l’inclusion à cette époque. Les femmes étaient assimilées aux FAC. Nous devions être « l’un des gars » et cacher le plus possible qui nous étions pour nous intégrer, pour faire partie de l’équipe.

Peu après mon enrôlement, les FAC ont reçu des directives claires sur l’équité en matière d’emploi, dont le mandat était de veiller à ce que tous les métiers soient ouverts aux femmes. C’est ce que signifiait l’équité : en théorie, nous pouvions pratiquer n’importe quel métier. En pratique, ce n’était pas aussi bien accepté. Les femmes cachaient leur grossesse pour éviter de compromettre leurs possibilités de carrière. En tant que mère, j’ai souvent dû choisir entre ma carrière et ma famille, ce qu’aucun de mes homologues masculins n’avait à faire. Comme j’ai presque toujours choisi ma famille, mon dévouement à ma carrière militaire a souvent été remis en question. Mon expérience n’est pas unique, et bon nombre de mes collègues ont quitté les FAC.

Cependant, les FAC d’aujourd’hui ne sont pas celles des années 1980 et du début des années 1990. Les conversations d’aujourd’hui portent sur ce que nous pouvons faire pour adapter les FAC au mode de vie et aux besoins de tous leurs membres. Les femmes servent désormais dans presque tous les grades dans les FAC. Elles sont considérées comme un élément essentiel d’une équipe diversifiée. Nous avons prouvé à quel point les femmes sont une force essentielle dans de multiples opérations et favorisent des liens significatifs avec des populations diversifiées. Alors que les femmes étaient auparavant vues comme « un ajout politique nécessaire en raison de l’équité en matière d’emploi », elles sont désormais considérées comme un impératif opérationnel. Les flottes navales et les forces opérationnelles de l’OTAN ont été commandées par des femmes à des endroits comme l’Irak. Les femmes ont prouvé à maintes reprises qu’elles peuvent relever avec succès n’importe quel défi qui leur est lancé.

Maintenant que je suis à la retraite, je continue d’être inspirée par les femmes des FAC et tout ce qu’elles accomplissent chaque jour. Nos vétéranes qui repoussent les limites du service même après avoir pris leur retraite sont également une grande source d’inspiration pour moi. Nos vétéranes forment un extraordinaire groupe de femmes qui ont toutes contribué à rendre le Canada meilleur! Je suis très fière de vivre dans un pays qui a su tirer parti de la force de nos femmes.

Ressources additionnelles

Trouver des renseignements sur la santé mentale des vétéranes

Concevoir la recherche en partenariat avec les vétéranes : En savoir plus sur le projet Athéna

En savoir plus sur une étude qui examine la corrélation entre les besoins non satisfaits en matière de santé et de bien-être et la santé mentale des vétéranes des FAC et de la GRC et y participer.

Un 40e anniversaire passé inaperçu : sauver de l’oubli l’essai SWINTER relatif au personnel navigant

En savoir plus sur l’histoire des femmes à la GRC

Site Web de la Journée internationale des femmes (en anglais seulement)

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