- 2025-05-14
- Général
Tourner la page : Mon parcours de réserviste à l’Institut Atlas

Dans ma jeunesse, j’ai pratiqué beaucoup de sports d’équipe, d’où ma passion pour le travail de collaboration. Pendant mes études à l’Université de la Colombie-Britannique, je cherchais un sentiment de camaraderie et d’appartenance que seule une équipe – un groupe de personnes aux vues similaires travaillant à un but commun – pouvait apporter. Pensant que la vie militaire pouvait répondre à ce besoin, j’ai entrepris les démarches pour m’enrôler dans les Forces armées canadiennes (FAC) comme réserviste. En janvier 2020, j’ai prêté serment comme élève-officier au sein du Seaforth Highlanders of Canada.

Toutefois, après seulement quelques mois d’entraînement physique et d’apprentissage du maniement des armes et des mouvements de base de la discipline militaire, la pandémie de COVID-19 a éclaté, ce qui a malheureusement retardé mon cours de qualification militaire de base. Au lieu de faire l’entraînement de base d’un seul trait pendant les mois d’été, j’ai dû renoncer à mes fins de semaine de septembre à mars de cette année-là. En même temps, je continuais d’exercer mon emploi civil comme adjoint à la recherche tout en travaillant chaque semaine comme bénévole de nuit à l’écoute téléphonique.
En tant que réserviste, on apprend rapidement à basculer entre le monde civil et le monde militaire. À la sortie du bureau à 17 h le mercredi soir, on doit mettre de côté son rôle de civil et se rendre à son unité militaire pour revêtir l’uniforme kaki. Un jour, je rentrais fatigué d’un exercice sur le terrain qui s’était déroulé la fin de semaine lorsqu’on m’a appelé pour que je vienne faire un quart de nuit d’écoute téléphonique. Malgré mon humeur et mon épuisement, je devais changer d’état d’esprit pour passer du soldat stoïque à l’écoutant empathique. La combinaison de ces tâches et responsabilités en cette période turbulente et incertaine s’est répercutée sur ma propre santé mentale, et j’ai commencé à éprouver le désir de changer la façon de concevoir les soins de santé mentale, de les offrir et d’y avoir accès.
Comme bénévole à l’écoute téléphonique, j’ai constaté que de nombreuses personnes se heurtaient à des obstacles à l’accès et avaient du mal à s’y retrouver en raison de la complexité du système. J’ai remarqué la même problématique par rapport à mes propres soins de santé mentale, une problématique exacerbée par les nuances du service militaire. Par exemple, il y avait la stigmatisation associée au fait de demander de l’aide dans les forces armées, que ce soit en raison de problèmes de santé physique ou mentale. Bien que j’aie été capable de cheminer vers des solutions à mes propres problèmes, il me fallait des outils pour pouvoir changer le système au bénéfice des autres personnes aux prises avec des problèmes semblables. J’ai commencé à faire des demandes d’admission à des programmes de maîtrise en santé publique tandis que je poursuivais mon entraînement militaire pour l’année à venir aux bases des Forces canadiennes d’Edmonton et de Wainwright. J’ai été ravi d’être admis à l’Université Western Ontario et, peu après, j’ai été affecté au 4e Bataillon du Royal Canadian Regiment à London, en Ontario.
Pendant ma maîtrise en santé publique, j’ai découvert l’Institut Atlas pour les vétérans et leur famille et j’ai fait mon stage au sein de l’organisme. J’ai été chargé de la création conjointe de résumés en langage clair fondés sur un rapport commandé antérieurement au sujet des lacunes en matière de recherche et des besoins de connaissances. Ce faisant, je me suis aperçu que l’Institut Atlas avait à cœur d’aider les vétérans et leur famille à avoir accès à des soins de santé mentale, ce qui cadrait avec ma propre mission. J’ai aussi appris que mes compétences et mon expérience seraient mieux adaptées à un poste de recherche.
Bien que j’aie maintenant fait la transition vers la vie civile à temps plein, je continue de m’attaquer aux problèmes de santé mentale que j’ai connus comme membre des FAC et comme vétéran. Grâce à mes études, à mon expérience vécue et à mon travail à l’Institut Atlas, je suis à même de contribuer à changer la façon dont nous concevons les soins de santé mentale pour les vétérans et leur famille, afin que nous puissions améliorer les traitements et les mesures de soutien offerts. Aujourd’hui, je m’engage à servir les vétérans et leur famille avec une abnégation que j’espère digne du courage, de la loyauté et de l’intégrité avec lesquels ils ont servi notre pays.
Dans le cadre de cet engagement, j’ai notamment travaillé à l’élaboration des Lignes directrices en matière de soutien par les pairs pour les vétérans, les militaires, le personnel de la sécurité publique et leur famille. Le soutien par les pairs constitue une importante ressource pour ces populations, puisqu’il s’agit d’un des services de santé mentale les plus courants. De plus, les gens sont plus disposés à s’ouvrir aux personnes qui ont le même vécu sur le plan personnel ou professionnel. Ces lignes directrices fondées sur des données probantes tiennent compte des caractéristiques uniques et distinctives du soutien par les pairs pour les vétérans, les militaires, le personnel de la sécurité publique et leur famille.
Cela dit, ce fut un honneur de servir dans les FAC. Je suis fier de mon service et je suis reconnaissant envers toutes les personnes qui ont servi et qui continuent de servir aujourd’hui. J’espère que, ensemble, nous pourrons améliorer les systèmes, les traitements et les mesures de soutien afin de permettre aux vétérans et à leur famille de profiter d’une meilleure santé mentale.
— Leo
Leo Goudal, M.S.P.
Analyste des recherches et des politiques
Institut Atlas pour les vétérans et leur famille
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