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Le major (retraité) Mark Campbell a été blessé en 2008 alors qu’il servait en Afghanistan avec le 3e bataillon du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry. Il a perdu ses deux jambes et sa carrière militaire s’est brutalement arrêtée après 34 ans de service.

Cet instant a marqué une transformation radicale dans la vie de Mark et de sa femme Donna, elle-même adjudant avec 30 ans de service dans les Forces armées canadiennes.

Mark et Donna se sont joints à Brian et Laryssa pour réfléchir à la blessure de Mark et à ce qu’elle signifiait pour sa carrière militaire, aux conséquences importantes pour sa famille et à l’impact mental de l’abandon de la vocation de sa vie en raison de circonstances qu’il n’avait pas choisies. Ils soulignent à quel point il était essentiel de favoriser la résilience en tant qu’individus et en tant qu’unité familiale. La famille Campbell fait également la lumière sur quelques-uns des programmes qu’elle recommande, notamment Sans limites et le Réseau de transition des vétérans.

Ressources

Répertoire des programmes de soutien par les pairs

Sans limites

Guide des prestations pour anciens combattants 2023

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L’ESPRIT AU-DELÀ DE LA MISSION ÉPISODE 13 : « PERDRE LA VOCATION DE SA VIE AVEC MARK ET DONNA CAMPBELL »

Brian

Vous êtes de nouveau avec nous pour un autre épisode de L’esprit au-delà de la mission. Je m’appelle Brian McKenna. J’ai servi dans les Forces canadiennes pendant 19 ans, cela fait donc de moi un vétéran. Cela ne fait pas de moi un médecin. Je ne vais donc pas vous dire ici ce que vous devez faire ni vous donner des conseils pour gérer vos problèmes médicaux. Ce que nous faisons, c’est d’essayer d’avoir des conversations honnêtes, qui viennent du cœur, en parlant de nos expériences, pas seulement nos expériences, mais aussi de comment cela s’est passé pour nos invités.

Laryssa

Je m’appelle Laryssa Lamrock, une fière membre de la famille d’un vétéran. Ce balado aborde les sujets qui intéressent les vétérans et leurs familles, à propos des vétérans et de leurs familles. J’aimerais partager une citation pour entamer l’épisode d’aujourd’hui : « La partie la plus éprouvante des neuf années de souffrance de Mark Campbell a été d’être séparé, non pas de ses jambes par une bombe talibane, mais de l’uniforme et de la vie qu’il aimait. » Campbell déclare : « La vocation de ma vie était de porter l’uniforme. » « C’est ce que j’ai fait depuis l’âge de 13 ans, en partant des cadets jusqu’à l’armée régulière, en passant par la réserve. » C’était extraite du Legion Magazine du mars 2017.

Brian

Aujourd’hui, on est réunis ici à Ottawa, et la prise de son se fait dans l’hôpital où l’on travaille. Normalement, on l’aurait fait hors site ou en studio. Alors si vous entendez des bruits d’hôpital en arrière-plan, eh bien, ça fait partie de l’ambiance d’aujourd’hui. Mark et Donna sont tous les deux présents. Merci de nous avoir rejoints. Eh bien, d’Edmonton jusqu’ici, on ne peut pas dire que ce la porte à côté.

C’est un travail. C’est une vocation, mais c’est un plaisir. Rester dans l’armée, c’est une de ces choses dans lesquelles je ne pense pas que les gens restent aussi longtemps que vous l’avez fait tous les deux pour le salaire ou simplement pour s’occuper durant les prochains jours. Ça vient de l’âme, n’est-ce pas ?

Mark

J’aimais ça. C’était tout pour moi, c’était la vocation de ma vie. On dit que certaines personnes sont nées pour faire certaines choses de leur vie. Je ne sais pas ce que j’ai fait dans ma vie antérieure si j’en ai eu, mais je peux vous dire que pour cette vie, il était écrit que je serai un soldat parce que j’étais vraiment doué pour ça. C’est ce qui me donnait du plaisir. J’adore vivre en errance, vivre dans les bois, courir dans les montagnes, sauter des avions, faire toutes ces bonnes choses. Oui, tu parles de plaisir, Brian, et c’est pour ça que je suis resté pendant 34 ans, c’est parce que j’y prenais du plaisir.

Brian

Aujourd’hui, nous allons parler de comment on en est arrivé là et spécifiquement, comment on en est arrivé là pour vous deux. Il y a dix ans, alors que je faisais l’aller-retour sur la Colline du Parlement, tu étais déployé à l’étranger pour conseiller l’armée afghane. Tu es un parachutiste qualifié, un ancien réserviste, tu as passé des décennies de service honorable dans la force régulière, un soldat et un leader accompli. Comment es-tu devenu un patient médical et comment en est-on arrivé à la situation d’aujourd’hui ?

Mark

Juste un faux pas. C’est tout ce qu’il faut, un faux pas. Littéralement, c’est ce qui a tout changé pour moi. En un instant, tout a basculé, de 180 degrés. Cela a complètement bouleversé ma vie. Il suffit d’un zig alors que t’aurais dû faire un zag.

Laryssa

Mark, parle-nous-en un peu plus de ces 34 années. Si tu veux bien, est-ce que tu peux nous raconter un peu plus sur ce faux pas, pour les gens qui ne connaissent pas ton histoire et celle de Donna ?

Mark

Bien sûr. Au moment où j’ai été blessé, je conseillais l’Armée nationale afghane sur la formation sur le terrain des opérations de combat. On a fait une opération de nettoyage du village ce matin-là et, en fin de compte, on s’est retrouvé dans une mission de sauvetage pour sauver la vie d’un soldat canadien qui avait reçu une balle, qui était en état de choc et qui allait probablement mourir s’il le pouvait être évacué. Il a fallu qu’on reprenne le combat pour leur permettre d’évacuer ce blessé.

En gros, cela signifiait qu’on devait abandonner notre opération bien préparée pour passer à une opération improvisée, en tolérant plus de risques calculés, et c’est justement ce qu’on avait obtenu. On a tourné à gauche et on a parcouru environ 400 mètres vers le nord en direction du bruit des combats. Nous nous sommes arrêtés pour bien comprendre nos Afghans afin de pouvoir entrer dans le combat de manière organisée, et nous sommes tombés dans une embuscade où je me suis fait exploser. Ensuite, ils nous ont frappés sur trois côtés avec des lance-roquettes et des mitrailleuses. C’est une tactique assez typique des Moudjahidines que nous appelons une embuscade complexe.

C’est moi qu’ils ont choisi. Ils ont compris que j’étais le chef. Je suis sûr qu’ils m’ont vu parler à la radio en regarder ma carte et ont compris que j’étais le chef. Je portais un uniforme différent, et c’était pour une raison précise là-bas, car on devait également assurer la liaison et fournir un point de contact aux forces canadiennes sur le terrain avec les Afghans. Ils ont vu qui j’étais, ce que j’étais, et ils ont attendu environ cinq minutes pendant qu’on s’installe, puis quand j’ai traversé, ils ont fait exploser la bombe, ils l’ont fait exploser. J’ai été projeté dans les airs. Les deux artères fémorales pissaient le sang à fond et je savais qu’il me restait quelques minutes à vivre. C’était mon seul faux pas et voilà le résultat.

J’ai crié à l’aide. Les soldats étaient brillants. Sous les rafales, ils se sont précipités sur moi, ils ont mis des garrots sur chaque jambe pour arrêter le sang, ce qui m’a sauvé la vie. Mon médecin principal m’a encore une fois sauvé la vie en m’administrant ce qu’on appelle un RescueFlow, qui fait croire au corps que sa tension artérielle est plus élevée qu’en réalité. Cela m’a permis de gagner environ une heure supplémentaire de survie avec ma volume sanguin ou ma tension artérielle bas. L’évacuation a pris environ 90 minutes, sous une fusillade continue, sous les rafales de tirs la plupart du temps. Honnêtement, je ne pouvais pas dire que les jambes n’étaient plus là, mais je pouvais certainement dire que ces garrots me serraient bien fort aux deux jambes.

L’agonie est indescriptible jusqu’à ce jour, je ne peux pas l’exprimer avec des mots pour vous. Imaginez simplement la pire sensation que vous ayez jamais ressentie, se faire frapper le pouce par un marteau, et maintenant le multiplier par 10, puis par 100, puis le multiplier par 1 000 et vous commencez à être proche. Peut-être. Ce fut le début d’un très long processus pour Donna et moi. Cet instant a marqué une transformation radicale dans ma vie, en ce qui concerne mes activités dans le futur et mes capacités dans le futur. C’est-à-dire la fin d’une carrière qui avait été la vocation de ma vie dans des circonstances que je n’avais pas choisies. C’était assez difficile à gérer. [diaphonie]

Brian

C’est grave, n’est-ce pas ? [diaphonie]

Mark

C’est difficile quand ce n’est pas ton choix de partir. Ce n’est pas encore le moment de partir pour toi, et pourtant tu pars quand même parce que tu n’as pas le choix. Il y a eu d’énormes implications, pas seulement pour moi d’un point de vue professionnel, mais également pour ma famille, pour Donna et pour nos deux enfants, énormes.

Cela a bouleversé ma vie. Eh bien, cela a complètement bouleversé leur vie et ce, trois fois plus, car contrairement à eux, j’ai été formé pour faire face à l’adversité. C’est comme ça pour les militaires. On nous apprend à surmonter des défis. On te lance continuellement des défis pour t’aider à performer, à apprendre de nouvelles techniques et à faire ton job. J’avais été formé sur l’adversité ou, faute d’un meilleur terme, j’avais été exposé à cette adversité durant ma vie. Perdre mes jambes n’était qu’un défi de plus moi, mais pas pour Donna et les enfants.

Laryssa

Oui. Donna, vous avez également servi dans l’armée durant 30 ans. Vous étiez vous-même un vétéran. Je ne peux pas imaginer. Merci pour ce partage, Marc. Je n’arrive pas à imaginer que chez toi, après avoir été au courant de l’incident, as-tu été préparée à cela en tant que membre de la famille ? Quel était ton état d’esprit ? Etais-tu passée en mode opérationnel à ce moment-là ? Que s’était-il passé pour toi ?

Donna

La veille de l’annonce de la blessure de Mark, j’ai eu une sensation vraiment bizarre et j’ai dû m’asseoir pendant 15 ou 20 minutes. Je ne savais pas ce qui se passait. J’étais sortie avec les enfants, on faisait la queue en attendant d’entrer. Je savais qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Je n’ai pas reçu d’appel. Personne n’est venu à la porte, ce sentiment horrible, de quelqu’un qui frappe à la porte que toutes les épouses de militaires ne veulent pas vivre. J’ai juste continué.

Le lendemain, je suis allé travailler et j’ai fait mon exercice habituel avant de travailler. Alors que j’entrais dans le bâtiment, les gens me regardaient bizarrement et j’ai su que quelque chose qui n’allait pas. Mon patron m’a emmené en bas à l’USS Edmonton et ils ont ouvert la porte de la salle de conférence. Il y avait le commandant d’arrière-garde et un autre sous-officier, alors je savais que quelque chose s’était passé.

La toute première chose que je leur ai dite a été : « Mark est-il vivant ? » Ils ont dit : « Il est vivant mais– » puis ils ont continué et me l’ont dit. Ce fut un gros choc. J’ai dû leur demander trois fois exactement ce qui s’était passé. Il m’a fallu du temps pour comprendre et ils m’ont renvoyée chez moi. Je suis rentrée chez moi et j’y ai pensé. « Que vais-je faire ? Comment vais-je le dire aux enfants ? » Ils m’avaient dit qu’ils enverraient l’aumônier après. Ils m’ont demandé si je voulais qu’ils m’accompagnent pour l’annoncer aux enfants, et j’ai répondu : « Non, je veux régler ça toute seule. » J’ai récupéré mes enfants après l’école, nous sommes rentrés à la maison et je leur ai dit que leur père était en vie mais que quelque chose s’était passé.

C’était très dur. L’aumônier et l’officier assistant sont venus peu de temps après et ont également parlé aux enfants, mais j’étais restée seule pour gérer tout ça. Une amie est venue, elle est restée avec moi pendant que je préparais le dîner pour eux. Je ne voulais pas que ça change trop pour mes enfants. Elle est restée là pendant que je leur préparais le dîner et elle a dit : « Pourquoi est-ce qu’on ne commande pas des plats à emporter ? » J’ai répondu : « Non, je leur ai promis du schnitzel ce soir-là, alors on va préparer du schnitzel. » On dirait que ça ressemble un peu à un rêve ou un cauchemar si vous voulez, parce qu’on n’aurait jamais pensé que cela arriverait un jour, ou je n’aurais jamais pensé que cela arriverait un jour.

Brian

C’est un dur à cuire, non ? [diaphonie]

Donna

Il l’est.

Brian

C’est toujours un dur à cuire, mais avec ces choses-là, il y a des étapes qui nous posent des difficultés. Mark et moi en avons déjà parlé. Les problèmes de santé mentale liés aux blessures physiques, je trouve que parfois les gens regardent l’événement et se disent : « Eh bien, c’est ça. C’est l’atteinte psychique, c’est le coup de feu », quoique je ne peux le contredire. C’est sûr qu’il y a des problèmes de santé mentale liés à cette attaque. Il y a des problèmes de santé mentale liés à l’adaptation à la nouvelle vie. Il y a des problèmes de santé mentale lorsque le système ne semble suivre ce qu’on pense avoir convenu.

C’est très courant dans la communauté qu’il y ait un document d’inscription. Tu lèves la main, tu poses la main sur la Bible, ou tu affirmes solennellement ou autre. En fin de compte, que tu aies lu ou non tous les détails, tu as probablement souscrit à quelque chose qui ressemble à : « Si je me blesse, vous prendrez soin de moi. Si je meurs, vous allez vous occuper de ma famille. » Lorsque cet accord non écrit n’est pas respecté, on peut dire que c’est blessant aussi. Cela vous paraît-il logique ? Est-ce également votre impression ?

Mark

Mec, c’est exactement ça. Pour moi, les effets des coups de feu, les effets de la bombe, les effets de la perte de mes jambes, ces cauchemars, les douleurs dans ce qui reste de jambes la nuit, les cris, les fuites, les hurlements, les refoulements, tout s’est calmé après disons deux ou trois ans. Oui, mais ce qui ne s’est jamais calmé jusqu’à ce jour, c’est mon sentiment de trahison parce que le gouvernement fédéral du Canada n’a pas respecté ses obligations en vertu du pacte social convenu avec les soldats qui le servent.

Brian

Alors tu l’appelles comme ça, le pacte social.

Mark

C’est un pacte social.

Brian

D’accord. [diaphonie]

Mark

C’est un pacte social. Borden s’est levé la veille de la Bataille de la crête de Vimy en déclarant aux soldats rassemblés là qu’ils n’auraient rien à attendre de leur gouvernement s’ils étaient blessés ou tués lors de l’attaque sur la crête de Vimy le lendemain, et ils ont donc attaqué volontairement, sachant qu’ils seraient couverts. Rien de tout cela n’a jamais été écrit. Rien de tout cela n’a jamais été accepté par le gouvernement du Canada. Lorsqu’ils ont été mis sur le feu après 2006 avec la nouvelle Charte des vétérans, ce que nous avons obtenu était fondamentalement différent de ce que les gens avaient obtenu juste avant.

Je vous donne un exemple. Après l’adoption de la nouvelle Charte des vétérans en avril 2006, prenons deux soldats différents. Le soldat A est dans un véhicule impliqué dans un incident avec EEI, perd ses deux jambes, avant 2006. Il reçoit une compensation financière A avec beaucoup de dollars. Le soldat B arrive après le 1er avril 2006, débarqué, marche sur un EEI, perd les deux jambes au-dessus du genou, exactement la même blessure, exactement la même guerre, exactement le même endroit, exactement la même armée et une compensation financière fondamentalement moindre. Pour moi, c’est une question de trahison, c’est une trahison de notre service.

Brian

Lorsque tu reviens au Canada, j’imagine que c’est le moment de ta vie après la blessure où tu devais apprendre à utiliser la chaise, l’ascenseur dans la maison, les commandes manuelles de la voiture, toutes ces choses, mais ensuite tu te rends compte « Voilà, à partir d’ici, ma vie va être comme ça. Je suis un homme d’âge moyen et je dois vivre avec ces blessures pour toujours. » Ce moment difficile de prise de conscience, peux-tu nous le décrire ? Comment ça se passe ?

Mark

Je pense qu’en gros, c’est d’une lutte pour modérer les attentes, les attentes sur ce à quoi ressemblera le reste de ta vie. Je pensais que j’aurais peut-être l’occasion de parcourir le monde. Eh bien, il y a plusieurs pays où je ne peux pas voyager parce qu’ils ne sont tout simplement pas accessibles aux fauteuils roulants. Pour les choses comme ça, il faut tempérer ses attentes. Il faut gérer tes propres attentes et, dans une certaine mesure, les attentes de ta famille si tu veux être inclus dans les activités familiales, aussi limitées soient-elles à l’avenir. Il s’agit en grande partie de tempérer les attentes.

Laryssa

Autant de couches pour vos expériences à vous deux. Donna, je pense que c’est autant ton histoire, si je peux utiliser ce mot, que celle de Mark. Tu es une femme remarquable. Je viens de te rencontrer. Pour comprendre les deux côtés de l’expérience, tu as dit que les blessures frappent plus durement la famille que l’individu.

Brian

Je crois, oui.

Laryssa

Décris-moi un peu plus [diaphonie]–

Brian

Cela vient du fait que j’ai eu 34 ans d’entraînement militaire derrière moi dans l’infanterie où ils ne cessent de vous lancer défi après défi après défi, et ils rendent les choses de plus en plus difficiles. Tu surmontes ces défis, ça renforce ta confiance en toi et tu passes au suivant. J’ai l’avantage de cette formation en résilience après ma blessure et cela m’a très, très bien servi. Je voyais simplement l’absence de mes jambes comme un autre grand défi pour m’avancer dans la vie. [diaphonie]

Brian

D’accord. L’obstacle suivant.

Mark

Le prochain obstacle à surmonter. Dans mon esprit, il n’a jamais été question d’abandonner, de m’allonger et de mourir, même s’il y avait des moments où je n’arrivais pas à gérer correctement la douleur qui me donnait l’envie de mourir. Ma plus grande préoccupation c’était ma famille et c’est parce qu’ils n’ont pas bénéficié de cette formation en résilience, de cette formation en résilience que j’ai vécue. Ce n’est pas un cours de trois jours qu’on peut suivre et puis on devient résilient comme ça. Cela ne fonctionne pas de cette façon. Dans la vie, il faut surmonter des obstacles pour pouvoir surmonter des obstacles plus importants plus tard. C’est une compétence acquise.

Brian

A ton avis, pourrait-on y remédier ?

Mark

Peut-être. Cela vaudrait certainement la peine d’essayer.

Brian

Intéressant. Je voulais demander une chose– Donna, nous en avons parlé il y a probablement environ une heure avant l’enregistrement. Il y a Mark avec ses blessures, puis il y a ta capacité à aider Mark de toutes les manières possibles, mais il y a ensuite Donna, le vétéran, l’individu, la femme elle-même. À quand remonte la première fois que quelqu’un s’est tourné vers toi et a dit : « Comment vas-tu ? Comment va Donna ? »

Donna

C’est Mark qui a réalisé que je souffrais au point de faire une dépression nerveuse. Personne ne m’a jamais demandé comment j’allais. Personne ne m’a demandé si j’avais besoin d’aide. L’accent a toujours été mis sur Mark plutôt que sur moi-même, les enfants et la famille.

Mark

Il ne faut pas oublier que c’était il y a presque 15 ans, donc l’armée se comportait très différemment avec les familles. Ils les considéraient comme des boulets plutôt qu’un soutien à part entière du soldat dans sa carrière. C’était un état d’esprit très différent.

Brian

Oui, c’est une autre époque, mais c’était comment cette époque ?

Donna

C’était très dur. Même en tant qu’adjudant avec 30 ans d’expérience, j’ai été surprise et choquée d’avoir dû lutter avec le système. Dès le départ, on m’a dit que Mark était blessé, alors j’ai dit : « D’accord. Je veux aller à l’étranger pour le voir », parce qu’on m’a dit qu’il ne pouvait pas revenir tout de suite. On m’a dit : « Non, tu ne peux pas y aller ». Je ne l’ai su qu’après– Au début, ils m’avaient dit que je ne pouvais pas aller le voir à l’étranger parce qu’ils ne pensaient pas qu’il allait tenir. Il allait mourir. « Eh bien, pourquoi ne me laissez-vous pas aller voir mon mari pour la dernière fois alors ? »

J’ai continué à me battre. Finalement, ils ont dit que je pouvais y aller, mais mes enfants non. J’ai répondu : « Non. On a dit à mes enfants que leur père avait été grièvement blessé. Ils ont aussi besoin de le voir. » J’ai dû encore me battre pour qu’ils puissent partir à l’étranger. Finalement, on m’a dit que je pouvais emmener les enfants, mais ils ne pourraient peut-être pas le voir s’ils partiraient. J’ai dit : « A quoi ça sert alors ? » J’ai dit : « Quoi qu’il en soit, allons-y et nous nous battrons pour ça une fois à l’étranger. »

Mark

Tous ces combats sont tout simplement corrosifs pour votre santé mentale. Dès le début, tout a été un combat pour Donna parce que j’étais à l’hôpital. Être infirme a un prix. Laissez-moi vous en parler, voilà. Je vous dis que c’était un moment très très difficile. C’était une période difficile. Tous ces combats que Donna a dû mener en mon nom pendant que j’étais à l’hôpital étaient corrosifs pour sa santé mentale, au point de lui causer des blessures permanentes. Pourtant, le système refuse de reconnaître le TSPT secondaire comme une conséquence de la blessure d’une autre personne.

Brian

On a demandé tout l’heure : à quand remonte la première fois que quelqu’un t’a posé cette question ? Laissez-moi le faire alors. Et toi, comment vas-tu ?

Donna

Je vais bien maintenant. Je vais beaucoup mieux. Chaque fois que Mark fait une rechute ou une blessure, et il le fait, tout revient et tout recommence comme quand il s’est fait exploser.

Mark

Oui. J’ai des problèmes avec mes jambes résiduelles. Je dois subir une nouvelle intervention chirurgicale. Je devais être à l’hôpital en ce moment, mais on a eu des choses– [diaphonie]

Brian

Encore une chirurgie.

Mark

Oui. Une chirurgie de révision. J’ai des problèmes d’œdème, de liquide et de circulation dans les jambes.

Donna

L’année dernière, il est allé à l’hôpital– [diaphonie]

Mark

Une fois par mois pour une infection.

Donna

-aux urgences une fois par mois. Ensuite, il tombe malade au point que ses jambes risquent de le tuer.

Mark

Oui. C’est dû à de l’œdème, une cellulite et des choses comme ça.

Brian

Est-ce que tu te sers toujours de ta formation en résilience, dont tu as parlé ? Est-ce toujours nécessaire ? [diaphonie]

Mark

Oui. Oh, je m’en sers toujours, ça c’est sûr. Absolument. Il n’est jamais agréable de passer six jours à l’hôpital, à aucun moment de sa vie.

Brian

On peut dire que les enfants ont beaucoup à gérer alors. Tu travailles ici dans le monde des enfants et tu as parlé de ta résilience face au fait que les enfants n’y ont pas été formés. Ils semblent trouver une certaine résilience.

Mark

Eh bien, je pense que les enfants sont naturellement résilients. Ils rebondissent, mais ils sont limités dans ce qu’ils peuvent gérer d’un seul coup.

Laryssa

On avait dit avant que vos enfants étaient plus jeunes lorsque l’incident et la blessure se sont produits, et que vous en avez deux.

Donna

Oui.

Laryssa

Ils sont tous deux de jeunes adultes maintenant. Lors de notre discussion avant l’enregistrement, vous disiez avoir l’impression que ce n’était que lorsqu’ils devenaient adultes que certains—

Donna

Que les problèmes sont apparus.

Laryssa

-des problèmes sont apparus au premier plan et qu’ils devaient les accepter. [diaphonie]

Donna

Au début, on leur a fait consulter un psychiatre pour voir s’ils allaient bien. Ils ont dit qu’ils géraient. En grandissant, des choses se sont révélées et notre fille a eu beaucoup de problèmes au début. Finalement, elle a réussi à s’en sortir. Notre fils souffre toujours d’anxiété, mais pour qu’il puisse avoir accès à des services de santé mentale, nous avons dû demander au médecin de Mark de certifier que sa santé mentale dépend de la leur. Ensuite, ils ont pu obtenir de l’aide via le système.

Laryssa

Vous avez dit que les choses se sont produites il y a plusieurs années, et que c’était un système un peu différent de celui que vous aviez mentionné. Que ressentez-vous maintenant en ce qui concerne le soutien apporté à votre famille, à vous, Mark, en tant qu’individu, et à vous Donna, en tant qu’individu et à votre famille ?

Mark

Nous sommes désormais dans une position de stabilité dans nos vies. Ma blessure remonte à il y a 15 ans. Les cinq premières années ont été très difficiles, de mauvaises années, les années les plus sombres pour moi. Sortir de ces années sombres et avec le réseau de rétablissement et de transition des vétérans et tout ce travail, la rééducation, et tout ça. C’étaient cinq difficiles années. C’était très dur pour la famille. Je ne me fais pas d’illusions. Je leur ai fait vivre un enfer et cela à cause des choix de carrière que j’avais faits. Cela était également dû à certains des choix personnels que j’avais faits lorsque j’avais souffert.

C’étaient cinq difficiles années, mais les 10 dernières ont été mieux. Nous vivons nos vies et nos vies sont différentes à cause de ma blessure, ça ne fait aucun doute. Comme je l’ai dit, les attentes sont considérablement moindres quant à ce que nous allons faire de notre retraite, mais tout n’est pas mauvais.

Brian

Parlons un peu du coût d’être paralysé.

Mark

Oui bien sûr.

Brian

Avant ta blessure, tu conduisais ton camion et il roule toujours bien, mais si tu entendais un bruit venant du moteur, qu’aurais-tu fait ?

Mark

Eh bien, je me serais arrêté sur le bord de la route, j’aurais ouvert le capot et j’aurais regardé en dessous pour voir s’il y avait une courroie desserrée ou quelque chose qui ne va pas ou si un ventilateur tournait contre le carénage ou quoi que ce soit. J’aurais essayé de résoudre le problème moi-même. Maintenant, je ne peux pas. Je vais juste appeler la CAA. Je ne peux pas sortir de mon camion, je suis en fauteuil roulant.

Brian

D’accord. Deuxième round. Il n’y a que deux rounds dans ce jeu. Toi et moi, nous sommes chez Home Depot. Nous voyons tous les deux un ventilateur de plafond à prix réduit de 50 $, une bonne affaire. Nous en achetons tous les deux un, cela me coûte 50 $. Quel est le coût pour toi ?

Mark

Oh, probablement 500 $, puisque j’embaucherai un prestataire pour venir l’installer parce que je ne peux pas grimper sur une échelle et je ne peux pas travailler avec de l’électricité au plafond parce que je n’ai pas de saleté de jambes. Tout me coûte de l’argent. S’il y avait un problème avec la maison, j’aurais pu le faire moi-même. Je peux réparer un dégât des eaux, je peux faire toutes ces conneries, j’ai déjà fait tout ça auparavant, mais maintenant je ne peux plus. Physiquement, j’en suis incapable. Physiquement, je suis incapable de balancer un marteau, mais à hauteur de taille, je suis assez bon pour environ un pied, mais c’est tout.

Je ne peux pas faire les tâches d’entretien habituelles de la maison, déneiger, tondre la pelouse, me lever et nettoyer les gouttières du toit, rien de tout ça. Je ne peux même pas enfoncer des clous dans un cadre de porte correctement et avec précision. Je dois embaucher des prestataires pour faire tout ça, et ça coûte très, très cher. Chaque fois que j’ai un problème avec ma maison, je dois tendre une grosse liasse d’argent. Le problème, c’est que le gouvernement ne me tend pas une grosse liasse d’argent.

Brian

Il y a de l’argent. Il y a certaines choses qui… [diaphonie]

Mark

Il y a de l’argent. Je gagne à peu près la même chose que lorsque je servais. Maintenant, si on prend en compte l’indemnité pour blessure grave non imposable, puis tous les imposables choses, en fin de compte, je gagne à peu près la même chose que lorsque je servais. Je suis dans une bonne situation mais je suis l’anomalie, je suis aberrance. J’étais major quand j’ai été touché, major supérieur.

Brian

Le coût d’être infirme pour une blessure est échelonné ?

Mark

C’est trop. Je ne peux pas me le permettre. Comment peut-on élever une famille, envoyer ses enfants à l’université, entretenir un ménage avec 60 000 $ par an sans aucun espoir d’améliorer sa situation financière durant toute sa la vie à cause de sa situation physique ? C’est un pronostic plutôt sombre pour le reste de ta vie. Tu peux voir comment quelqu’un fait face à cela pour le reste de sa vie, et moi qui fais face au reste de ma vie avec un revenu raisonnable [diaphonie]–

Brian

Cependant, tout à l’heure, tu as mentionné que tu tenais à dire que c’était une époque différente, ce n’est pas si longtemps d’ailleurs, mais c’est une époque différente.

Mark

Assez longtemps pour qu’il y ait du changement.

Brian

Parlons de ce changement. Donna, as-tu vu quelque chose sur lequel tu pourrais mettre le doigt et dire : « C’est mieux. Ils le font mieux maintenant que lorsque j’ai dû vivre ça. »

Donna

Je ne sais pas. Je n’en vois pas de meilleur.

Mark

Honnêtement, je dirais que si cela m’arrivait à nouveau demain, je n’aurais pas à mener la plupart des mêmes combats. Honnêtement, je ne sais pas. Il faudrait que je recommence pour pouvoir vous le dire [diaphonie].

Donna

Lorsque Mark a vécu tout ça, l’une des toutes premières choses que j’ai demandées à son gestionnaire de cas était : « Avez-vous une liste de toutes les choses qui sont disponibles pour nous ? » Ils ont répondu : « Non ».

Mark

Ils ne l’avaient pas. Ils n’avaient même pas de liste de courses. [diaphonie]

Donna

En gros, « vous devez demander quand vous avez un besoin et on vous dira ensuite si c’est disponible ».

Mark

Pourquoi est-ce un secret ? Pendant trois ans, je suis resté sans allocation vestimentaire.

Donna

Il se trouve que je cherchais sur leur site Web et je l’ai trouvé un Noël. J’ai dit à Mark de le demander, qu’il avait droit à une allocation vestimentaire. On a perdu quoi, deux ans ?

Mark

Cela vaut deux ans, car ce n’est que rétroactif d’un an. Personne ne vous en parle. C’est seulement 150 $ par mois, mais cela me permet de payer mon pantalon. [diaphonie]

Donna

Ils nous ont dit que nous aurions dû le savoir. Comment peut-on le savoir ?

Laryssa

Je voulais demander, il semble que vous ayez dû vous battre de nombreuses manières et faire des recherches par vous-même. Je suis curieuse de savoir s’il y a eu quelque chose d’édifiant et de réconfortant dans le processus ? Qu’est-ce qui a bien fonctionné pour vous ?

Donna

Le Père Noël secret qui a été mis en place par la communauté et je dirais les amis. Nous ne savons toujours pas qui l’a réellement fait. Des gens ont commencé à déposer des cadeaux à la porte.

Brian

Douze jours de Noël.

Donna

Douze jours de Noël et c’était très sympa. Ce n’étaient pas de gros cadeaux, c’étaient juste des petits cadeaux. [diaphonie]

Brian

Des passes cinéma ou quelque chose comme ça, non ?

Donna

Oui.

Laryssa

Mais juste de savoir que la communauté pensait à vous.

Donna

Exactement. C’était le premier Noël après la blessure de Mark. C’était agréable de savoir, après toute cette activité traumatisante, que quelqu’un pensait à toi.

Brian

Vous illustrez vraiment l’importance des petits gestes. 15 ans plus tard, vous parlez encore d’un pass cinéma, vous vous en souvenez encore.

Mark

Je vais vous dire une chose qui a été extrêmement édifiante pour moi, qui m’a donné confiance en moi et qui m’a inspiré, et tout ça, c’était le programme Sans Limites. Tout à fait 100%, c’est un programme fantastique.

Brian

Pour toi, c’est quoi le programme Sans limites. Je le connais, mais ce n’est peut-être pas un langage commun, donc q u’est-ce que c’est ?

Mark

Tout a commencé par un organisme de bienfaisance organisé par un technicien en recherche et sauvetage (Tech SAR) du nom d’Andrew McLean, aujourd’hui à la retraite, adjudant, ultramarathonien, coureur de fond, un gars formidable. Par bonté de cœur, il a lancé une organisation caritative appelée Sans limites. Il a utilisé l’argent qu’il a collecté en faisant du porte-à-porte auprès des entreprises pour que des groupes de soldats, de marins, d’aviateurs et d’opérateurs spéciaux handicapés aujourd’hui puissent pratiquer des sports adaptés et mieux vivre grâce à l’activité physique comme moyen de rééducation.

En plus, il était important de rassembler une communauté des vétérans handicapés. Te rendre compte que tu n’es pas seul, qu’il y a d’autres personnes confrontées aux mêmes problèmes. La capacité de réseauter et de partager les meilleures pratiques, c’est l’objectif principal quand on n’est pas occupé à t’amuser au ski ou à faire ce qu’on est censé faire avec Sans limites. Un programme génial. Je suis très heureux de voir les Forces canadiennes le reprendre. [diaphonie]

Brian

D’ailleurs, tu n’es pas le seul à dire cela. Il y a beaucoup d’autres bonnes histoires que j’ai entendues à ce sujet. Je ne connais du programme que ce qu’on m’a dit, mais je sais…

Mark

Honnêtement, ils ont beaucoup de coordinateurs qui organisent des événements, généralement des événements de groupe, qu’il s’agisse d’une partie de golf, d’un événement nautique ou d’une activité de pêche. Juste des opportunités et en fonction de ton degré de handicap et du type de handicap que tu as, peut-être que tu peux ou non participer. Je ne suis pas doué en ski de fond, mais je peux skier assis, donc en ski alpin, oui, je peux peut-être participer.

Sans limites est assez doué pour offrir un large éventail d’opportunités dans lesquelles presque tout le monde peut trouver sa place. Je trouve que c’est tout simplement un programme exceptionnel. Il s’agit d’opportunités offertes aux personnes handicapées, tant en service qu’aux vétérans et parfois aux membres de leur famille. C’est un programme génial.

Laryssa

Tu as utilisé un mot pour décrire cette communauté, et même avec un Père Noël secret, savoir que la communauté pensait à vous. Je pense qu’il existe différentes manières de créer une communauté. Grâce à la COVID, nous avons appris différentes façons d’établir des liens. On espère qu’à travers ce balado, la conversation avec un vétéran et un membre de sa famille, nous faisons partie de la même communauté. Je vais vous mettre un peu tous les deux dans l’embarras.

Brian

C’est le meilleur genre, nous aimons ça.

[rires]

Donna

C’est le meilleur, juste à la fin. C’est mon modus operandi, je pense, c’est ma façon de travailler. Si vous deviez discuter avec un autre couple plus jeune qui vit ce que vous avez vécu tous les deux avec une blessure importante ayant un impact sur la santé mentale, que leur diriez-vous ?

Mark

Je leur dis : « Venez prendre un café, on va s’asseoir, on va discuter longuement », parce que ce n’est pas quelque chose qu’on peut faire en 20 minutes. Probablement, avec ce genre de chose, il faudra développer une relation et encadrer la personne au fil du temps, au lieu d’essayer de lui donner une liste de choses à faire et à ne pas faire. Ce n’est pas très utile.

Laryssa

Je lis ceci [diaphonie]–

Mark

Ce qui serait utile, c’est un organe de réflexion. Ce qui est utile, c’est quelqu’un qui a parcouru tout ce chemin et qui puisse dire : voici les pièges, voilà les avantages de voir les choses sous cet angle. Je pense qu’il y a de grands avantages à ce que des personnes ayant des handicaps similaires se mentorent mutuellement.

Brian

Vous leur offririez un soutien par les pairs.

Mark

Oui, absolument. Je pense que c’est le plus efficace.

Brian

Tu as expérimenté des programmes et des traitements, et il y a des choses que tu juges utiles, tu leur offres un soutien par les pairs.

Mark

Oui. J’ai trouvé le programme de transition des vétérans très utile et très puissant.

Laryssa

Donna, et toi, que dirais-tu ? [diaphonie]

Donna

Eh bien, j’ai trouvé qu’avec Sans limites, c’était génial pour Mark au début, mais j’étais jaloux et envieux parce que cela se concentrait uniquement sur lui. Une fois qu’ils ont fait un changement et ont permis aux membres de la famille de participer, c’était génial parce que j’ai pu le voir exceller dans un sport, par exemple le ski assis. Le fait qu’auparavant, il avait fait du ski alpin, mais qu’il était encore capable de continuer à skier assis, m’a fait changer d’avis sur le programme. Le voir faire ça m’a ouvert l’esprit.

Brian

Cela montre également une certaine évolution de leur part, car ils sont prêts à l’adapter, n’est-ce pas ?

Donna

Oui.

Brian

Nous en sommes maintenant à la partie où nous terminons. Une chose qui est très évidente au fil des années que je te connais et également dans notre conversation d’aujourd’hui, c’est que tu es toujours un soldat.

Mark

Eh bien, merci pour ça.

Brian

Vous voulez des réponses directes, allez demander à des gens comme ça. Ils vous diront ce qu’ils pensent, et pourtant il y a toujours du cœur à la fin. Ils se retourneront et diront : « Oui, je vais aider ce type. » J’apprécie vraiment que vous soyez venus faire ça. C’est un effort de quitter le nord d’Edmonton, dans le comté de Sturgeon. Tu vois, je sais. [rires]

Mark

L’effort commence ici à Ottawa. [rires]

Mark

-et le manque de taxis pour handicapés.

Brian

Pour terminer à Ottawa et faire ça avec nous aujourd’hui. Cela m’a fait plaisir de vous accueillir ici.

Mark

Merci beaucoup, Brian. [diaphonie]

Donna

Oui, merci de nous avoir reçu.

Mark

C’était un plaisir pour nous d’être ici.

Laryssa

Merci à vous deux pour votre service.

Mark

Je vous en prie.

Laryssa

Merci.

Brian

Tout comme l’autre fois, il y aura toujours plus d’épisodes de l’Atlas Institute. Après chaque podcast, j’ai quelques idées sur ce qu’on devrait faire pour les prochains podcasts. C’est le mot de la fin. Merci beaucoup.