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Mois de l’histoire des Noirs

En février et en tout temps : Célébrons l’histoire des communautés noires aujourd’hui et tous les jours

Si le Mois de l’histoire des Noirs est célébré chaque année en février, il demeure important de reconnaître et de soutenir les militaires et les vétérans canadiens de race noire chaque jour de l’année.

C’est depuis le 19e siècle que les Canadiens noirs sont engagés à servir notre pays par la voie militaire, ici et à l’étranger. Qu’il s’agisse du Victoria Pioneer Rifle Corp dans les années 1850, des militaires noirs ayant combattu avec courage en Afghanistan ou des soins qu’ils ont apportés aux personnes âgées pendant la pandémie, c’est d’une longue tradition d’héroïsme et d’altruisme dont il est question, et celle-ci mérite réflexion et se doit d’être racontée et célébrée.

Tout au long du mois de février, nous présenterons le profil de divers vétérans canadiens de race noire ayant participé à de nombreux conflits, certains plus récents et d’autres remontant à plusieurs années. Nous ferons le récit d’histoires de bravoure et de force, de compassion et de bienveillance. Ce sont les histoires de nos frères et sœurs d’armes qui ont combattu aux côtés de leurs camarades avec un but, un objectif commun : celui d’assurer le succès de leur mission, c’est-à-dire protéger les innocents et représenter le Canada avec honneur.

Nous vous invitons à suivre nos publications sur le Mois de l’histoire des Noirs sur nos réseaux sociaux – Facebook, Twitter et LinkedIn – et à consulter régulièrement cette page au fil du mois afin de découvrir d’autres profils de courageux vétérans canadiens de race noire.

Voici d’autres ressources mettant en relief les réalisations des Canadiens de race noire au sein des forces armées :

L’adjudant (retraité) Cyril JordanAyant servi dans les FAC pendant près de 23 ans, de 1987 à 2012, l’adjudant (retraité) Cyril Jordan est aujourd’hui une source d’inspiration pour bien des gens. M. Jordan a commencé sa carrière dans le Royal Montreal Regiment (RMR) en 1987. Au cours de son mandat au sein du RMR, il a su trouver une communauté et une famille. Depuis, il ne tarit pas d’éloges à l’égard du RMR, car il s’agit d’une unité diversifiée qui mise sur la force individuelle et collective.

En 1990, M. Jordan a participé à son premier déploiement à Chypre. Étant le seul Noir de sa compagnie, il a rapidement appris les défis qu’il devrait surmonter pour réussir dans son parcours.

 » Là où il n’y a pas de lutte, il n’y a pas de progrès. »
– Frederick Douglass

Sans lutte, il ne saurait y avoir de persévérance. M. Jordan devait souvent se répéter que si les choses n’étaient pas toujours faciles, il était malgré tout important de savoir y faire face. Et la persévérance dont il a fait preuve lui a été salutaire. Ainsi, le cours des choses a commencé à changer au fil de cette mission. Au fur et à mesure que les membres de l’équipe ont accédé à de nouveaux postes et à de nouvelles affectations, la situation s’est améliorée.

En 1991, une fois sa première affectation terminée, il a vu sa carrière progresser alors qu’il entreprenait sa deuxième mission, cette fois en Yougoslavie. Tout au long de ces missions et de sa carrière, M. Jordan a tissé des amitiés durables et gravi les échelons jusqu’au poste d’adjudant, qu’il a occupé jusqu’au moment de prendre sa retraite.

La route ne lui a pas toujours été facile. Bien que M. Jordan se soit senti accueilli et accepté dans son unité d’origine au sein du RMR, il a tout de même été confronté à la discrimination et a dû essuyer de multiples revers au fil de ses missions. Mais comme il se plaît à le répéter à ses enfants : « La pire chose que vous puissiez faire est de laisser quelqu’un vous abattre. Quand vous êtes abattu, vous devez vous relever. » Et c’est ce qu’il a fait.

L’adjudant (retraité) Cyril JordanLa vaste carrière de M. Jordan a été récompensée par la médaille de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) et la médaille de la Force de protection des Nations Unies en ex-Yougoslavie (FORPRONU). M. Jordan a également reçu la Médaille canadienne du maintien de la paix (MCMP), la Médaille du jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II et la Décoration des Forces canadiennes (CD) avec agrafe.

 » Je suis fier des deux déploiements auxquels j’ai participé. Je suis fier d’avoir persévéré malgré toutes les difficultés auxquelles j’ai dû faire face en tant que membre d’une minorité visible. Je suis fier de n’avoir permis à rien ni à personne de m’empêcher d’avancer. Et si j’avais un conseil à donner, ce serait d’oser faire un pas en avant et de regarder ce qui se passe. Qui sait où cela vous mènera? »

– L’adjudant (retraité) Cyril Jordan

Sergent (retraité) Arnold ParrisQuelques mots suffisent au sergent (retraité) Arnold Parris pour exprimer l’expérience qu’a été pour lui son enrôlement dans les Forces armées canadiennes (FAC) : « Ce fut la meilleure décision que j’ai jamais prise! ».

Jeune adulte, M. Parris chérissait déjà depuis longtemps le désir de devenir militaire. Sa volonté de s’engager dans les forces armées ne l’avait jamais quitté, et ce, en dépit des mises en garde de certains soutenant que le climat qui y régnait n’était pas favorable pour un jeune homme noir. Malgré tout, suivant les encouragements d’un vétéran de la guerre du Vietnam, il a finalement rejoint les rangs de la Force de réserve en 1978, avant de s’engager à temps plein en 1983.

Or, l’expérience qu’a connue M. Parris en tant que membre de race noire des FAC s’est avérée fort différente, voire à l’opposé de ce que lui prédisaient certaines personnes. Il y a en effet trouvé une communauté, une camaraderie, un sens du devoir et, avant tout, une famille. Le racisme était bien présent dans les rangs et il en était conscient, mais il ne comptait pas laisser pour autant les actions de quelques-uns ternir sa nouvelle vie de soldat canadien.

Après avoir terminé sa préparation élémentaire et sa formation de fantassin, M. Parris s’est joint au 2e bataillon, Princess Patricia’s Canadian Light Infantry (2 PPCLI). Il a tout de suite été fort impressionné par les efforts concertés des soldats sous la contrainte, surtout sur le terrain. Sa première affectation à l’étranger a eu lieu à la BFC Baden-Sollingen, dans l’ancienne Allemagne de l’Ouest.

Sergent (retraité) Arnold Parris

M. Parris excellait dans l’aspect physique du métier de soldat, et lorsqu’on lui donna l’occasion de servir dans le Régiment aéroporté canadien, il ne manqua pas de la saisir. Il a participé à deux missions, la première de 1988 à 1992, puis de nouveau en 1994. Devenir parachutiste a été le point culminant de sa carrière – l’Allemagne, c’était bien, mais ça, c’était encore mieux.

Il a reçu de nombreuses médailles pour ses diverses affectations à l’étranger, notamment la Médaille du service spécial avec barrette de l’OTAN, la médaille de la Force de protection des Nations Unies en ex-Yougoslavie (FORPRONU), la Médaille de l’OTAN (BOSNIE) et l’Étoile de campagne générale (Afghanistan). On lui a également remis la Médaille canadienne du maintien de la paix (MCMP), la Décoration des Forces canadiennes (DC) avec deux agrafes, ainsi que la Médaille du sacrifice des Forces canadiennes. De plus, la Mention élogieuse du commandant en chef à l’intention des unités lui a été décernée à deux reprises, en reconnaissance des actes accomplis à la fois par le groupement tactique du 2 PPCLI en Croatie et par le groupement tactique du 3 PPCLI en Afghanistan.

M. Parris se remémore avec émotion son passage dans les FAC. Parmi ses affectations, il a notamment été recruteur, et son rôle consistait à faire connaître les différentes possibilités d’emploi au sein des FAC à divers groupes de minorités visibles, en particulier aux jeunes femmes et hommes noirs. Il leur disait que « [c’était] le secret le mieux gardé » et, faisant écho au sentiment qu’avait exprimé le vétéran qui l’avait lui-même encouragé à rejoindre les rangs, il ajoutait : « Engagez-vous dès maintenant! Et quand vous l’aurez fait, quoi qu’il arrive, n’abandonnez pas! « . Quel excellent conseil de la part d’un soldat des plus distingués.

 

Capitaine Kevin JunorLes plus de 34 ans de carrière du capitaine Kevin Junor au sein des Forces armées canadiennes (FAC) ont marqué le cours des dernières décennies. En 1980, M. Junor s’enrôlait comme simple soldat dans le Toronto Scottish Regiment. Puis il a gravi les échelons pour devenir adjudant-chef (adjuc) en 1998 et a par la suite été nommé sergent-major régimentaire (SMR). Or, il s’agissait d’une nomination importante, le SMR étant considéré comme le soldat à la fois le plus chevronné et le plus expérimenté d’une unité représentant l’ensemble des militaires du rang (MR), en plus d’agir à titre de conseiller principal du commandant.

Lors de sa mission opérationnelle en Sierra Leone, M. Junor a servi à titre de conseiller militaire principal. Il a ainsi été chargé de conseiller et d’aider à réhabiliter les Forces armées de la République de Sierra Leone (FARSL), qui se relevaient d’une décennie de guerre civile. En tant qu’homme noir participant à une telle mission, il savait qu’il pourrait apporter une contribution plus significative s’il osait dépasser le cadre habituel de ses fonctions. Et c’est ce qu’il a fait.

M. Junor estimait que le perfectionnement professionnel lié au poste cadre de SMR des FARSL présentait des lacunes. Soucieux d’améliorer le processus, il a lui-même élaboré un programme de formation, axé sur le leadership, la gestion du changement et la consolidation d’équipes. Son programme, introduit en 2007 et offert jusqu’en 2011, allait devenir la voie à suivre. Il s’agit d’ailleurs de l’expérience dont M. Junor se dit le plus fier. Donner aux autres l’occasion de recevoir le respect qui convient à leur fonction pour la première fois dans leur carrière militaire, voilà ce dont il était question.

Capitaine Kevin JunorAprès avoir été SMR, M. Junor est devenu conseiller en matière de diversité au sein des FAC, où il agissait également à titre de coprésident militaire national du Groupe consultatif des minorités visibles de la Défense. En 2020, il a participé à une mission opérationnelle en Jordanie en tant qu’officier de projet.

Au cours de ce déploiement, il a été chargé de coordonner un séminaire sur l’intégration du genre. Mettant à profit ses talents d’innovateur, M. Junor a saisi cette occasion pour faire quelque chose de différent. Il a ainsi proposé un nouveau modèle afin de restructurer le séminaire en mettant l’accent sur l’expérience des Forces armées jordaniennes (FAJ). Il s’agissait là d’une toute nouvelle approche qui représentait un changement majeur par rapport à ce qui se faisait auparavant. Pour la première fois, le séminaire était organisé entièrement en arabe et dirigé par les FJA, avec le soutien des FAC. À l’instar de son expérience en Sierra Leone, cette formule est devenue le nouveau modèle à suivre.

Capitaine Kevin Junor miniature toy soldierTout au long de sa carrière, M. Junor a reçu d’innombrables prix et distinctions, notamment l’Ordre du mérite militaire et le prix d’excellence professionnelle Harry Jerome. Il détient même un soldat de plomb miniature à son effigie et a été l’un des rares Canadiens invités à la fois aux 90e et 100e anniversaires de la Reine mère, ainsi qu’à ses funérailles.

M. Junor a tellement apprécié son passage au sein des FAC qu’il a accepté sa commission de capitaine et continue d’y servir à ce jour. Il parle des FAC comme d’un endroit formidable qui vous met au défi, vous pousse à vous dépasser et vous permet d’en apprendre plus que vous ne l’auriez jamais imaginé. S’il avait un conseil à donner, il dirait :  » Ne laissez personne définir qui vous êtes. Vous avez la capacité de le faire par vous-même, alors n’accordez un tel pouvoir à personne d’autre. «