TSPT et certaines options de traitement
Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) peut affecter à la fois votre santé mentale et votre santé physique. Il peut résulter d’un seul traumatisme ou survenir après plusieurs événements traumatisants. Il peut être causé par une quelconque exposition à une mort ou à un risque de mort, à des blessures corporelles graves ou à une agression sexuelle dirigée contre vous ou quelqu’un d’autre.
La réaction de chacun à un événement traumatisant est unique, et deux personnes subissant le même événement peuvent le percevoir différemment. Cette réaction dépendra de facteurs tels que votre passé, votre situation actuelle et vos caractéristiques émotionnelles.
Être traumatisé parce que l’on a été témoin d’un événement horrible ou qu’on l’a subi personnellement n’est pas un signe de faiblesse ou de fragilité.
Un prestataire de soins de santé peut diagnostiquer un TSPT chez un membre de votre famille ou chez un ami si cette personne présente des symptômes relevant de chacune des quatre catégories suivantes pendant plus d’un mois :
- Résurgence des sensations et des sentiments éprouvés lors du traumatisme
- Évitement des rappels du traumatisme
- Persistance de pensées ou de sentiments négatifs à propos de soi-même, des personnes de son entourage, d’une situation ou d’un lieu
- Manifestation de nervosité ou d’irritabilité, physique ou émotionnelle, sans raison (également connue sous le nom d’hyperexcitation)
Apprenez-en davantage à propos des émotions que peut ressentir un proche ou un ami souffrant du TSPT.
Causes
Le TSPT peut survenir à la suite de certaines situations traumatisantes, notamment :
- le service militaire dans une zone de conflit
- le fait d’être témoin d’atrocités lors d’un déploiement
- des incidents pendant le service militaire, comme des opérations nationales ou l’aide au pouvoir civil
- l’expérience d’une catastrophe naturelle et de porter ensuite secours et assistance à d’autres personnes
- des actes de terrorisme ou des déchaînements de violence
- des accidents
- la violence familiale, conjugale ou entre partenaires intimes
- des attaques ou du stress liés à la discrimination sexuelle, à la race ou à la culture
- une agression sexuelle
Outre ces situations traumatisantes, de nouvelles données probantes montrent que l’oppression – comme la discrimination et les attaques fondées sur le genre, l’orientation sexuelle, la race et la culture d’une personne – peut engendrer un TSPT.
Le fait de subir un préjudice moral peut également accroître le risque de développer un TSPT chez un membre de votre famille ou un ami. Le préjudice moral désigne les répercussions psychologiques, sociales et spirituelles découlant des événements où une personne pose des gestes qui vont à l’encontre de ses croyances ou valeurs morales, assiste à de tels événements ou n’est pas en mesure de les empêcher. Pour en apprendre davantage à propos du préjudice moral, consultez cette page Web.
Symptômes
Chacun vit le TSPT à sa façon. Certains symptômes sont même contradictoires avec d’autres symptômes. Il est possible que vous en éprouviez certains, et d’autres non. Toutes les personnes ayant subi un événement traumatisant ou qui en ont été témoin ne seront pas nécessairement touchées par le TSPT.
Voici quelques exemples de réactions que vous pourriez avoir si vous souffrez d’un TSPT :
- Sans crier gare, je me sens bouleversé.
- J’ai des pensées et des souvenirs difficiles à gérer.
- J’ai l’impression de paniquer; mon cœur bat la chamade et je suis en sueur et effrayé.
- J’ai un « flashback »; c’est comme si j’étais de retour dans la situation qui a causé le traumatisme.
- J’ai du mal à dormir paisiblement; je fais régulièrement des cauchemars et des rêves anxieux.
- J’ai du mal à être attentif à cause de pensées ou d’images intrusives.
- Je ne veux pas sortir au cas où quelque chose me ferait revivre le traumatisme.
- Je ne peux pas me permettre de penser à ce que j’ai vécu lorsque le traumatisme s’est produit; c’est trop douloureux et j’ai peur de perdre le contrôle.
- J’essaie vraiment, mais je ne ressens rien du traumatisme qui s’est produit. C’est comme si quelqu’un d’autre l’avait vécu à ma place. Je sais que les émotions sont là, mais je n’y ai pas accès.
- Je bois, je fume ou je consomme de la drogue pour m’aider à contrôler mes émotions.
- Je passe beaucoup de temps seul, même si cela fait naître en moi un sentiment d’abandon et d’isolement.
- Je n’ai pas envie de sortir pour faire des activités ou voir des gens.
- Je me tiens très occupé pour ne pas avoir à me souvenir ou à ressentir des émotions.
- J’ai du mal à être positif quand je pense à ma vie présente et à l’avenir.
- J’ai vraiment du mal à faire confiance aux autres.
- Je me reproche d’avoir causé mon traumatisme ou de ne pas avoir maîtrisé la situation.
- Je sais au fond de moi que j’aime mes proches, mais j’ai du mal à le ressentir. Je sens une distance entre eux et moi.
- J’éprouve des sentiments pénibles comme la colère, l’agressivité et la peur. D’autres fois, je me sens coupable, honteux et horrifié de ce que j’ai vu ou fait.
- La plupart du temps, j’ai du mal à me sentir heureux, optimiste ou satisfait. Je ressens souvent peu d’intérêt pour ma vie ou pour des choses qui autrefois m’importaient.
- Je suis impulsif et facilement irritable.
- Je me retrouve plus souvent à éprouver de la rage au volant.
- J’ai l’impression d’attendre le prochain traumatisme ou la prochaine attaque; je suis méfiant et sur mes gardes, à l’affût de tout risque ou de toute menace qui pourrait se présenter.
- J’ai besoin de m’asseoir dos au mur dans les lieux publics.
- J’ai constamment besoin de savoir où sont mes proches.
- Je me sens souvent distrait et j’ai du mal à me concentrer.
- J’ai tendance à poser des gestes risqués ou imprudents.
Ces réactions sont des réponses normales à un traumatisme. Ce n’est pas un signe de faiblesse si vous êtes atteint du TSPT alors que quelqu’un d’autre, ayant vécu une situation similaire, n’en est pas atteint. Vos expériences et vos sentiments sont légitimes.
Demander de l’aide n’est pas non plus un signe de faiblesse. Il existe des traitements éprouvés pour le TSPT et de nombreuses personnes qualifiées sont prêtes à vous aider.
Diagnostic et thérapie
Obtenir un diagnostic ne changera pas vos symptômes, mais il s’agit d’une étape utile pour obtenir le bon traitement. Un diagnostic de TSPT peut être posé par un fournisseur de services qualifié, comme un psychiatre ou un psychologue. Pour ce faire, les fournisseurs de service examineront :
- toute situation traumatisante survenue dans votre vie, comme celles énumérées dans la section Causes.
- vos symptômes relevant des quatre catégories énumérées dans la section Symptômes.
Même lorsqu’il est diagnostiqué, le TSPT ne disparaît généralement pas de lui-même, et sans soutien, les symptômes peuvent même s’aggraver. Suivre une thérapie peut vous aider à :
- vous sentir plus productif et positif;
- reprendre le travail;
- rétablir ou renforcer vos relations;
- empêcher vos symptômes de s’aggraver;
- mieux maîtriser vos émotions et votre vie;
- acquérir des compétences et des outils vous permettant de gérer vos symptômes;
- vous sentir mieux dans votre vie quotidienne (tête, corps et esprit).
Traitements
Lorsque vous décidez de demander du soutien, votre prestataire de soins devrait vous parler des traumatismes en général, et de votre plan de traitement spécifique. Vous devriez décider ensemble si vous êtes prêt à commencer et, à tout moment, être en mesure de poser autant de questions que vous le souhaitez sur votre thérapie et vos progrès.
Les thérapies les plus recommandées pour le TSPT sont les psychothérapies axées sur les traumatismes. Ces types de thérapie vous aident à vivre avec les souvenirs du traumatisme et avec les effets qu’ils ont dans votre vie. Ce n’est pas toujours facile à faire, mais en travaillant avec un professionnel de confiance et en bénéficiant du soutien de votre famille ou de vos amis, les résultats peuvent être très positifs.
Les cinq psychothérapies axées sur les traumatismes les plus recommandées sont les suivantes :
Thérapie cognitivo-comportementale pour les traumatismes (TCC-T)
Thérapie du processus cognitif (TPC)
Thérapie cognitive pour le TSPT (TC-TSPT)
Thérapie d’intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires (EMDR)
Thérapie d’exposition prolongée (EP)
(Ces options sont fournies à titre informatif et ne sauraient remplacer les soins médicaux ou les conseils d’un spécialiste. Seuls les professionnels qualifiés et agréés peuvent diagnostiquer le TSPT. L’Institut Atlas ne fournit pas de soins cliniques directs).
Déterminer le traitement qui convient
Les caractéristiques et les expériences individuelles jouent un rôle important dans la compréhension et l’élaboration du traitement, notamment les données démographiques, la nature du traumatisme, les symptômes et d’autres problèmes de santé mentale et physique.
Bien que les personnes atteintes du TSPT puissent avoir certaines caractéristiques en commun, chaque personne a ses propres besoins et ses objectifs particuliers. Afin de choisir le traitement qui vous convient le mieux, vous et votre fournisseur de services devrez examiner vos caractéristiques personnelles, vos valeurs et vos préférences, ainsi que les données de recherche disponibles sur les traitements du TSPT et l’expertise clinique. Le traitement à privilégier est également susceptible de changer avec le temps, au fur et à mesure que vous évoluerez et que de nouvelles recherches et de nouveaux traitements verront le jour.
Traiter le TSPT en parallèle à d’autres problèmes de santé mentale
Les personnes atteintes de TSPT présentent souvent d’autres problèmes de santé mentale ou physique, comme :
- douleur chronique;
- une dépression;
- de l’anxiété;
- des pensées suicidaires;
- des troubles liés à l’usage de substances psychoactives.
Selon votre situation, votre fournisseur de services peut recommander de commencer par un traitement pour le TSPT, ou encore suggérer de traiter d’abord un autre trouble afin de maximiser l’efficacité du traitement du TSPT au moment venu. Vos caractéristiques, vos expériences et vos objectifs thérapeutiques influenceront cette décision. Collaborez avec votre médecin, votre thérapeute ou tout autre fournisseur de services afin de prendre la meilleure décision pour vous.
Trouver des ressources
Consultez le centre de connaissances pour trouver d’autres renseignements fondés sur des données probantes ainsi que des feuillets d’information, des rapports et des conseils.